De billets à application mobile, c’est le grand tournant que s’apprête à prendre la Roue, monnaie locale marseillaise.

La Roue est une monnaie citoyenne et complémentaire de l’euro. Son but est de diversifier les échanges locaux, soutenir l’économie sur le territoire et créer de l’emploi. Elle est utilisée dans plus de 200 commerces marseillais.

Elle va connaître un tournant dans son utilisation. « Les gens utilisent de plus en plus des applications, le sans contact. Il faut s’adapter aux usages actuels », explique Barthélémy Gardel, coordinateur de la Roue marseillaise. De billets, la Roue va passer à l’application mobile à la rentrée ou au début de l’automne, pour aider les gens à payer par virement.

Augmenter le nombre d’utilisateurs

De cette manière, l’association espère augmenter le nombre de ses utilisateurs. « Ils sont actuellement 400. D’ici 5 ans, on aimerait atteindre au moins les 1 500 », dévoile-t-il. Pour faire cette estimation, il s’est basé sur la réussite d’autres monnaies locales, celle de l’Eusko, en particulier. « Sa masse monétaire a triplé quand ils sont passés à une application », assure-t-il.

Le déploiement de la roue s’appuiera donc sur le numérique, mais aussi sur les collectivités territoriales. L’association a annoncé son partenariat avec la mairie des 4e et 5e arrondissements de Marseille.

« Soutenir la relocalisation au sens écologique et social »

« Soutenir la roue, c’est soutenir la relocalisation au sens écologique et social. Je pense à la filière alimentaire. », avance Delphine Frenoux, adjointe à l’économie sociale et solidaire de la mairie de secteur. L’économiste, et fille d’agriculteurs, a tenu à porter le projet. Elle explique que la collaboration sera axée sur la sensibilisation des agents municipaux.

« L’association Roue va leur proposer de participer à la fresque de la monnaie. Ils en apprendront plus sur les enjeux politique et économique lié à l’argent », présente-t-elle. À terme, elle souhaite convaincre davantage d’entre eux à souscrire à la Roue. « On veut faire masse », insiste-t-elle.

Delphine Frenoux trouve que le passage de la Roue au numérique est une bonne idée. « Quand je n’ai plus de monnaie physique, avec mon emploi du temps chargé, je ne peux pas aller à un bureau de change. Se diriger vers une application, c’est pertinent », estime l’ancienne consultante en politique publique.

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220 établissements acceptent actuellement la Roue. On peut les retrouver sur le site de l’association.

Les comptoirs de change toujours présents

Pour autant, les billets ne disparaîtront pas. On pourra toujours les utiliser dans un des 220 lieux qui les acceptent à Marseille. Pour en obtenir, la marche à suivre ne changera pas non plus. Il faudra se rendre dans un des 20 « comptoirs de change » que compte Marseille. Les bénévoles sont aussi à même de faire ces transactions lors des événements auxquels la roue participe.

Il suffit d’avoir la carte d’adhérent pour changer ses espèces en roue, en prenant en compte qu’une roue vaut un euro. « L’argent est déposé sur un dépôt de garantie. S’il arrive quelque chose à l’association, les gens seront remboursés », certifie Barthélémy Gardel.

La campagne de financement pour le développement de l’application est toujours d’actualité. Elle se terminera le 14 juillet.

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