L’entreprise aubagnaise La Fermière, qui conçoit les yaourts du même nom, vient de sceller un partenariat avec une trentaine de fermes des Alpes.
Créer un modèle d’agriculture résiliente. C’est l’objectif que s’est fixé La Fermière. L’entreprise aubagnaise s’est fait connaître pour ses yaourts lactés proposés dans leur pot bleu en grès. Mais pas seulement. Des citrons pressés à la main à la brousse moulée à la louche… En reprenant La Fermière, en 2002, Jean-Jacques Tarpinian inscrit les valeurs de la marque dans une dimension humaine et artisanale [voir la vidéo].
En amont de cette fabrication respectueuse des techniques artisanales, la sélection des matières premières est rigoureuse, à commencer par celle du lait. Ingrédient phare de La Fermière, il est 100% français et collecté auprès de petites fermes laitières (35 vaches en moyenne) dans les Alpes françaises.
Valoriser le « lait des Alpes »
Après la création d’une prime pour soutenir les producteurs en 2017, La Fermière continue de jouer la proximité en mettant en place, fin 2021, une collecte de lait en direct, pour concevoir ses petits pots de yaourts, brassés, liégeois, mousses ou riz au lait. Ce sont aujourd’hui 32 fermes qui traitent en direct avec l’entreprise, le tout dans le bassin désigné « Lait des Alpes ».
Les échanges entre La Fermière et les producteurs débutent en 2015, alors que la laiterie de Gap (05) est en passe de disparaître. Pour sauver le site, Jean-Jacques Tarpinian, directeur général de La Fermière décide d’en faire l’acquisition avec un objectif précis : « préparer l’avenir de la filière laitière mise à mal par la levée des quotas laitiers, la faible rémunération des producteurs et la pénibilité du travail ».
Sandrine et André à Sigoyer, qui possèdent une exploitation dans les Alpes du Sud, ont décidé de travailler avec l’entreprise aubagnaise. En 2021, les producteurs créent une organisation de producteurs (OP) permettant ainsi de simplifier les échanges avec La Fermière.
Un « contrat équitable »
Forte de 32 exploitations, sa mission est de défendre les droits des producteurs et valoriser leurs laits. De cette collaboration va naître un « contrat équitable » entre les deux parties. « Il répond aux besoins des producteurs d’avoir une rémunération juste, aussi bien pour renforcer le bien-être animal, le confort des animaux que pour proposer une alimentation saine, sûre et durable, pour tous », explique La Fermière.
Au-delà de ce partenariat durable, l’OP et La Fermière ont lancé une réflexion sur la mise en place d’une « aide à l’investissement » pour les producteurs. Chaque année, ces derniers, membres de l’OP, pourront soumettre à La Fermière un projet nécessitant des fonds.
Ainsi, de l’achat de brosses de massage pour vaches ou encore de nouveaux matelas pour le confort des animaux à la remise en l’état d’un bâtiment de l’exploitation, tous types de demandes pourront être soumis à La Fermière . Après concertation, l’entreprise sélectionnera un ou plusieurs projets considérés comme « prioritaires », participera au financement et accompagnera les producteurs jusqu’à sa réalisation.
C’est en 1952 que La Fermière produit ses premiers yaourts à Aubagne avec une vocation régionale. Elle est rachetée en 2002 par Jean-Jacques Tarpinian qui dirige à l’époque plusieurs sociétés de fruits et légumes et qui veut impulser à cette entreprise familiale une nouvelle dimension.
C’est ce qu’il s’emploie à faire les années suivantes entouré de ses deux filles. Aujourd’hui, La Fermière compte 160 salariés, un chiffre d’affaires de 45 M€ et rayonne à l’international.
De l’histoire à la fabrication artisanale, notre reportage au sein de l’usine La Fermière