Douze candidats devraient officiellement participer à l’élection présidentielle 2022. Emmanuel Macron qui a retardé son annonce de candidature en raison de la guerre en Ukraine, vient de se déclarer ce soir dans une « Lettre aux Français ».
La guerre en Ukraine a compliqué l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron. Difficile de faire acte de candidature alors que les combats et les bombardements continuent dans plusieurs grandes villes.
Désormais pressé par le calendrier, c’est donc dans une « Lettre aux Français » diffusée dans plusieurs journaux de la presse quotidienne régionale, ce jeudi 3 mars, que le président de la République sortant a annoncé sa candidature pour un second mandat à l’Elysée, expliquant les raisons.
Je sollicite votre confiance pour un nouveau mandat de président de la République. (…) Je suis candidat pour défendre nos valeurs que les dérèglements du monde menacent.Emmanuel Macron
Dans cette missive, le chef de l’État revient sur les nombreuses épreuves : terrorisme, pandémie, retour de la violence, guerre en Europe… « Ne nous trompons pas : nous ne répondrons pas à ces défis en choisissant le repli ou en cultivant la nostalgie. C’est en regardant avec humilité et lucidité le présent, en ne cédant rien de l’audace, de la volonté et de notre goût de l’avenir que nous réussirons. L’enjeu est de bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance », exprime-t-il.
La liste officielle des prétendants connue le 7 mars
Le locataire de l’Elysée explique être candidat « pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière. Je suis candidat pour défendre nos valeurs que les dérèglements du monde menacent. Je suis candidat pour continuer de préparer l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Pour nous permettre aujourd’hui comme demain de décider pour nous-mêmes ».
Sa campagne sera l’une des plus courtes jamais effectuée par un président sortant. Alors qu’il ne s’était pas encore officiellement déclaré, Emmanuel Macron a été le premier candidat à obtenir ses 500 parrainages pour accéder au premier tour.
Le Conseil constitutionnel doit proclamer la liste officielle des prétendants le 7 mars, la période du recueil des parrainages prenant fin, quant à elle, ce vendredi 4 mars à 18 heures. Pour l’heure, sur la ligne de départ, 12 candidats sont qualifiés.
À gauche
La gauche est partie en ordre dispersé, le projet d’union un temps évoqué a été enterré. La maire de Paris, Anne Hidalgo est officiellement soutenue par le Parti socialiste. Depuis le début de la campagne, la candidate peine à marquer les esprits et les sondages lui sont défavorables.
C’est une troisième candidature pour Jean-Luc Mélenchon. En 2017, le député des Bouches-du-Rhône avait obtenu 19,58 % des voix au premier tour, arrivant juste derrière François Fillon. Après avoir fustigé la transparence des parrainages et ses difficultés pour en récolter, Jean-Luc Mélenchon a finalement validé ses 500 signatures à une semaine du dépôt officiel des candidatures. Pour l’instant, c’est lui qui donne le ton de la campagne à gauche.
La France insoumise a décidé de partir seule sans ses anciens alliés communistes (en 2012 et 2017), forçant le parti de Fabien Roussel à en faire de même. Également, pour incarner la gauche de la gauche, Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière. La porte-parole du parti d’extrême gauche en est à sa troisième course à l’Élysée.
Yannick Jadot défend les couleurs d’Europe Ecologie Les Verts, après s’être qualifié au second tour de la primaire écologiste, face à Sandrine Rousseau et Jean-Marc Governatori.
À noter que Christiane Taubira (PS), qui envisageait de participer à l’élection présidentielle, a décidé de jeter l’éponge, faute de parrainages. Elle n’est parvenue à en récolter que 181. L’ex-garde des Sceaux avait officialisé sa candidature en janvier 2022 et remporté la primaire populaire le 30 janvier, à laquelle les autres candidats de gauche n’ont pas voulu participer.
À droite
De l’autre côté de l’échiquier politique, chez Les Républicains, s’ils étaient nombreux sur la ligne de départ, Valérie Pécresse a été désignée à l’issue d’une primaire au sein du parti. Jamais une femme n’avait été candidate pour le parti héritier du gaullisme, passé entre les mains de Jacques Chirac (RPR) et de Nicolas Sarkozy (UMP). Candidate pour la première fois à l’élection présidentielle, la présidente de la Région Île-de-France n’a rencontré aucune difficulté pour recueillir le nombre minimum de parrainages.
La droite souverainiste
Ce qui n’est pas le cas des candidats de la droite souverainiste. Si les candidatures se sont multipliées, restent en lice Marine Le Pen pour le Rassemblement national et Éric Zemmour, qui a créé son propre parti Reconquête. Les deux prétendants ont obtenu leurs signatures à trois jours de la date butoir, grâce entre autres à l’aide de François Bayrou et de sa « banque de parrainages ». Le président du MoDem a, pour sa part, parrainé Marine Le Pen.
En 2017, la présidente du RN s’était qualifiée pour le second tour où elle avait échoué face à Emmanuel Macron. Dans cette campagne, elle doit compter sur un adversaire au sein même de l’extrême-droite, l’ancien journaliste Éric Zemmour, qui s’est imposé dans le paysage médiatique.
Alors que l’ancien chroniqueur dévisse dans les sondages après sa volte-face sur Poutine, il devrait bénéficier du renfort de Marion Maréchal. La nièce de Marine Le Pen devrait, selon « Le Figaro », officialiser son ralliement à l’ancien polémiste lors d’un meeting à Toulon dimanche. Marion Maréchal et Éric Zemmour n’ont jamais caché leur proximité idéologique.
Nicolas Dupont-Aignan sera candidat pour la troisième fois pour Debout la France. Le député de l’Essonne a récemment dénoncé, sur le plateau de France 2, une « certaine instrumentalisation du drame ukrainien », éclipsant, selon lui, la campagne présidentielle.
Les autres candidats
Du côtés des divers « petits candidats », on retrouve Jean Lassalle (Résistons). Une seconde candidature pour cet élu du sud-ouest qui s’est fait connaître par quelques coups d’éclat à l’Assemblée nationale.
Dans la dernière ligne droite, grâce à une mobilisation de dernière minute, Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste, sera sur la ligne de départ, comme il y a 5 ans.
Selon un dernier sondage Elabe, publié le 1er mars, Emmanuel Macron reste nettement en tête des intentions de votes avec 25%, suivie par la candidate du Rassemblement National Marine Le Pen (18%). Valérie Pécresse (LR) est en net recul (11,5%) tout comme le candidat de Reconquête ! Éric Zemmour (13,5%) tandis que le leader de la France Insoumis, Jean-Luc Mélenchon poursuit sa progression (12,5%). Il reste très exactement 38 jours avant le première tour.