Le Pavillon des douanes, ou « ancienne consigne sanitaire » va subir une rénovation l’année prochaine. Le monument historique du Vieux-Port doit devenir un lieu culturel. L’expérimentation en cours de la Consigne à images, en collaboration avec le Centre Pompidou, devrait être pérennisée et se développer.

« Pavillon des douanes » ou « bâtiment des douanes », disent souvent les Marseillais. Mais c’est sous l’appellation d’ « ancienne consigne sanitaire » que l’édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1949. À l’entrée du Vieux-Port, ces deux bâtiments alignés semblent jumeaux. Ils ont pourtant été érigés avec 143 ans d’écart.

Le premier pavillon, en pierres, date de 1719 et servait au contrôle sanitaire des navires entrant dans le port de Marseille. Il n’empêchera toutefois pas l’épisode dramatique de la grande peste un an plus tard. En 1862, une extension d’apparence identique est construite pour accueillir les douanes. Cette fois, des « moellons en poudingue oligocène » et un enduit de ciment sont préférés à la pierre.

Les bâtiments ont perdu leurs fonctions progressivement jusqu’à la fin du 20ème siècle. Dans les années 2010, l’ancienne communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) a projeté d’y implanter la capitainerie du Vieux-Port. Mais cette dernière flotte est amarrée au quai d’en face. Aujourd’hui, la Métropole Aix-Marseille-Provence, devenue propriétaire, souhaite lui donner une seconde vie.

Une rénovation jusqu’en 2024

Car l’enveloppe du monument est pour le moins défraîchie et noircie par le temps. En particulier le pavillon des douanes, dont l’enduit se fissure et craquelle ici et là. La Métropole confirme avoir engagé la rénovation de l’ensemble. « Actuellement, des actions sont menées pour trouver et choisir le maître d’œuvre qui se chargera des opérations ».

L’intercommunalité ne s’avance pas sur le montant prévu pour les travaux. Mais elle précise que le chantier doit débuter entre au premier semestre 2023 pour « s’achever avant 2024 ». Cette intervention doit être l’occasion de redonner une utilité et une vocation pérenne au bâtiment.

, Sur le Vieux-Port, le Pavillon des douanes fait peau neuve pour préparer son avenir culturel, Made in Marseille

« Un petit Centre Pompidou à la sauce marseillaise »

La voie est déjà tracée depuis 2020, lorsque la Consigne à images a investi 90 m² du Pavillon des douanes. Ce projet du Département des Bouches-du-Rhône vise à sensibiliser la jeunesse et les publics éloignés de la culture autour des arts visuels. Le Centre Pompidou accompagne la collectivité « car ils sont précurseurs et innovants dans la médiation culturelle », explique Nicole Joulia, vice-présidente départementale déléguée à la Culture.

Expos, ateliers, initiation à la photo, la vidéo, rencontres avec les artistes… Ce dispositif « est un succès malgré la crise sanitaire, assure l’élue. En 2021, plus de 3 000 personnes ont participé. Ils restent en moyenne 1 h 30 sur le site. C’est loin d’être négligeable ».

Un succès qu’elle impute en partie à la « position géographique très intéressante pour un pôle culturel gratuit. On fait un petit Centre Pompidou à la sauce marseillaise ». Une réussite qui lui permet d’affirmer que « cette expérimentation, sous convention jusqu’à fin 2022, va se pérenniser. C’est une préfiguration pour la suite et le moteur du devenir du bâtiment ».

« Conserver une forte identité culturelle dans les années à venir »

Si la Métropole, propriétaire des lieux, demeure très évasive sur la nature des travaux et la vocation de l’édifice, elle confirme toutefois qu’il « est voué à conserver une forte identité culturelle dans les années à venir ».

Autour de la Consigne à images ? En grande partie, si on en croit Nicole Joulia : « Nous allons nous agrandir, nous développer, répond-elle. 90 m², c’était bien pour la phase d’expérimentation. Mais nous souhaitons développer le projet, ce qui nécessitera plus d’espace ».

La vice-présidente départementale à la Culture est confiante pour la pérennisation de ce projet culturel dans les bâtiments rénovés. D’autant que le dialogue entre son institution et la Métropole « est assez fluide » : elles sont toutes les deux présidées par Martine Vassal.

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