Le Grand Port maritime de Marseille va lancer la construction d’une centrale de production d’hydrogène « renouvelable » sur le site de Fos-sur-Mer. Elle doit participer à la décarbonation des activités industrialo-portuaires pour réduire les rejets de Co2 de 750 000 tonnes par an.
Certains estiment que l’hydrogène sera LA solution d’avenir pour une énergie décarbonée. C’est le cas du Grand Port maritime de Marseille (GPMM). Il lance l’implantation d’une centrale de production d’hydrogène dans les bassins Ouest, à Fos-sur-Mer. Un projet porté par H2V Industry, société française spécialisée dans « la production massive d’hydrogène vert ».
Cette dernière aménagera un site de 36 hectares à Fos, dans la zone du Caban Sud. Un investissement de 750 millions d’euros auquel participe le GPMM en prenant au passage des parts dans l’entreprise. Les deux investisseurs soulignent « la création de 165 emplois directs et 100 emplois indirects ».
D’ici à 2031, la centrale sera composée de six unités de 100 mégawatts pour assurer à terme la production annuelle de 84 000 tonnes d’hydrogène « renouvelable ». À savoir, de l’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau, alors que d’autres procédés consistent à le produire à partir d’hydrocarbures.
Éviter le rejet de 750 000 tonnes de CO2 chaque année
La capacité de production d’hydrogène montera en puissance progressivement : « Cette installation de 600 MW sera développée en 6 tranches de 2026 à 2031 ». Car la transition de l’industrie vers l’hydrogène sera également graduelle. « On vise en priorité les industries sidérurgique et pétrochimique », précise Hervé Martel, président du directoire du Port. « Ce sont elles que nous ciblons », pour la première phase de production.
À terme, la centrale H2V sera capable de couvrir « les besoins électriques de la totalité de la zone industrielle portuaire », estime Lionel Rivière, directeur de la valorisation du patrimoine et de l’innovation au GPMM. Elle permettra, selon les porteurs du projet, d’éviter le rejet de 750 000 tonnes de Co2 chaque année.
Avec une telle capacité de production, « certainement la plus importante de France », selon le président, le GPMM « parie » également sur le développement de la propulsion à hydrogène des transports, au cœur de l’activité portuaire. « On anticipe les besoins à venir » avec une technologie en voie d’aboutir pour « les camions à hydrogène, dont les premiers modèles sont attendus en 2022 ». Dans un avenir plus lointain, le transport maritime pourrait suivre.
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