Qu’ont en commun l’aéroport de Londres-Heathrow, le stade de Mineira au Brésil ou encore la gare de Saint-Omer dans le Nord-Pas-de-Calais ? La réponse est insolite : tous sont dotés de plaques cinétiques capables de transformer l’énergie de nos pas en électricité pour alimenter ensuite des lampadaires ou encore des prises électriques. Cette technologie innovante est en plus constituée de matériaux issus à 80% du recyclage. Et bonne nouvelle : elle peut être installée à Marseille !
Dans certaines infrastructures d’Angleterre, du Brésil et même de France, on retrouve, posées au sol, des dalles d’un genre un peu particulier. Elles sont colorées, certes, mais permettent en plus de produire de l’électricité une fois que l’on marche dessus. Une énergie qui peut être utilisée immédiatement pour alimenter un lampadaire par exemple, ou être stockée pour un usage ultérieur. Cette technologie des plus innovantes a été conçue par l’entreprise britannique Pavegen Systems et a déjà séduit de nombreuses villes de par le monde. Et demain, pourquoi pas aussi Marseille ?
Créer de l’énergie en marchant
Les plaques de l’entreprise Pavegen sont en fait des dalles qui se placent au niveau du sol et qui s’intègrent parfaitement dans leur environnement. Si elles n’étaient pas colorées, elles passeraient même complètement inaperçues ! Pour que de l’énergie soit produite, il suffit ensuite simplement de marcher dessus.
« Lorsque vous marchez sur une dalle, sa surface se comprime et le poids de votre pas se converti en électricité renouvelable. Chaque piéton peut créer jusqu’à 7 watts à chaque fois qu’il passe sur un carreau », met en avant Sanaa Siddiqui de chez Pavegen Systems.
L’énergie ainsi créée peut soit être utilisée directement pour alimenter des lampes par exemple, soit être stockée dans des batteries. Une seule dalle est nécessaire pour allumer une lampe LED pendant quelques secondes ! Pour un éclairage plus long et un meilleur stockage énergétique, l’entreprise britannique préconise toutefois d’en installer plusieurs.
Une technologie qui a déjà séduit de nombreux pays
C’est en 2009, dans une discothèque, que les premières dalles Pavegen ont été installées. Au fur et à mesure des années, elles se sont déployées dans différents pays et même en France. D’abord sur le parvis de la gare de Saint-Omer pour alimenter des lampes à LEDs qui éclairent le passage des piétons ainsi que des ports USB pour recharger ses appareils électroniques. L’année dernière, la SNCF en a même installé six au milieu d’un des couloirs de ses bureaux de recherche et innovation.
« Les dalles ont été conçues pour être utilisées dans les espaces publics tels que les gares ou les centres commerciaux. Nous en avons déjà installé dans un éventail de lieux, des couloirs des écoles aux aéroports en passant par des terrains de football à Rio et au Nigeria », souligne Sanaa Siddiqui.
Toutes les dalles sont constituées de matériaux issus à 80% du recyclage selon les dires de Pavegen. Le coffrage de chaque carreau est réalisé à partir d’un béton recyclé et le revêtement supérieur avec des pneus également recyclés.
Et pourquoi pas à Marseille ?
Interrogée sur ce sujet, l’entreprise britannique ne voit pas d’obstacles à ce que ses dalles soient installées à Marseille. Comme elle le précise, l’important est qu’elles se trouvent dans des endroits très fréquentés pour être le plus efficaces possible. Bonne nouvelle : à Marseille, ce genre de lieux ne manque pas. On peut donc rêver à des dalles Pavegen dans les 30 stations de métro de la ville, dans ses gares et plus particulièrement dans celle de Saint-Charles, dans les écoles, les gymnases et même dans les rues très fréquentées du centre-ville !
Reste toutefois la question du prix de cette technologie. Pavegen ne communique pas sur le coût de ses dalles et révèle seulement que ce dernier varie en fonction du projet et de l’échelle de l’installation. Pour le moment, le prix des dalles se compte en milliers d’euros par m², mais l’entreprise affiche comme objectif de faire baisser leur coût à 50 livres par dalle (environ 68€) dans le futur.
Par Agathe Perrier