La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a voté ce matin l’ouverture à la concurrence des trains régionaux, avec l’arrivée sur les rails de la compagnie privée Transdev, filiale de la Caisse des dépôts, sur la ligne Marseille – Toulon – Nice. Avec cette décision historique, la Région est la première de France à mettre fin au monopole de la SNCF.

C’est un dossier historique pour le pays et symbolique pour Renaud Muselier, président LR de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a ouvert les votes de l’assemblée plénière à l’Hôtel de région ce jeudi 28 octobre. L’ouverture à la concurrence pour les trains régionaux, jusqu’alors à 100% gérés par la SNCF dans toute la France.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 10% du trafic régional va être confié à la compagnie privée Transdev sur la ligne Marseille – Toulon – Nice, qui était en concurrence avec la SNCF et l’italien Thello. Dès 2025, le trafic sur la ligne sera doublé, et passera ainsi de 7 allers-retours quotidiens à 14, « pour un prix équivalent » précise Renaud Muselier. Le contrat de concession de 10 ans est estimé à 870 millions d’euros.

Au total, les 2 lots mis en concurrence représentent 33% du trafic régional. La SNCF qui remporte le lot 2, continuera à piloter les lignes « Azur » (Les Arcs/Draguignan – Vintimille, Nice – Tende et Cannes – Grasse). Seule en lice, la SNCF a conservé ce contrat estimé à 1,5 milliard d’euros, qui représente 23% du trafic régional. Transdev qui remporte le lot 1, assurera les liaisons pour la ligne des « Métropoles » Marseille – Toulon – Nice.

« Je ne suis pas sûr que la SNCF soit perdante, défend Renaud Muselier, cette ouverture à concurrence montre avec le lot 2, que quand ils veulent travailler, ils gagnent ». Avant de poursuivre : « Je suis un pragmatique, pas un idéologue. Si la SNCF avait été à la hauteur, nous n’aurions pas lancé dès 2018 cette ouverture ».

La Région s’appuie sur les chiffres de son bilan : « En 2016, 20 % des trains étaient en retard, contre 7 % en 2021. Aujourd’hui seuls 0,7 % des TER sont annulés, contre 10% en 2016 » précise Renaud Muselier en marge de l’assemblée plénière. La fraude, elle aussi, aurait baissé de 35 % entre 2016 et 2019, selon ses chiffres.

Pour rappel, le droit européen impose à partir de décembre 2023 une mise en concurrence du trafic ferroviaire pour toutes les régions.

Une décision qui ne convainc pas les syndicats CFDT, FO et SUD-Rail qui dénoncent un « hold-up sur le service public ferroviaire », et appelaient au rassemblement intersyndical ce 28 octobre à 11h30 devant le Conseil régional. « La SNCF est également favorable à cette dégradation des conditions de travail et de vie des cheminots puisqu’elle a fait le
choix de ne répondre à ces appels d’offre qu’à travers des filiales singeant les entreprises ferroviaires privées. Le vote de ce 28 octobre 2021 va également entériner la suppression de 261 emplois sur les 2 lots, alors même que la subvention versée par le Conseil régional va augmenter de 38,5 % » se défend SUD Rail dans un communiqué.

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