Les risques d’inondations sont au cœur de l’actualité avec les récents incidents tragiques sur la Côte d’Azur. Pour faire face à cette situation et anticiper les accidents, Marseille Provence Métropole met le paquet sur la construction d’ouvrages dédiés à éviter les débordements et surveille la ville 24h/24. Ce matin, le président Guy Teissier nous a convié à une visite du poste de contrôle des eaux pluviales de Marseille situé sur le Prado.
Le constat : Marseille présente de nombreux facteurs de risque d’inondations
Ces risques sont liés à sa topographie très accidentée, son climat méditerranée qui fait que quand il pleut, il pleut très fort, le tout est accentué par un développement urbain très fort avec des constructions et des grues partout dans la vie et notamment par la construction d’ouvrages souterrains (tunnel, parking, etc.).
Avec ses 70 kms de côtes, ses massifs collinaires escarpés et ses trois cours d’eau principaux (Aygalades, Huveaune et Jarret), Marseille est exposée à de forts risques d’inondations. L’urbanisation de la seconde ville de France ainsi que l’existence d’un réseau de transports « lourds » et d’ouvrages souterrains augmentent ce risque.
Comment faire face aux risques d’inondation ?
Pour y faire face, Marseille Provence Métropole a mis en place une surveillance permanente du réseau pluvial. Une stratégie a été définie pour gérer un épisode de crise et en minimiser les conséquences.
A partir d’études des phénomènes constatés lors des fortes inondations, MPM a élaboré son plan de lutte contre le risque pluvial suivant trois axes : la réglementation, l’aménagement et la gestion de crise. La réglementation passe notamment par la régulation des constructions aux abords des zones inondables. Il faut dans ces secteurs proches des cours d’eau de l’agglomération, limiter un maximum l’imperméabilisation du sol pour que l’eau puisse s’infiltrer et ne pas dévaler en surface.
24h/24, le poste de contrôle des eaux pluviales de Marseille permet la surveillance des ouvrages sanitaires et pluviaux. En cas de crises, MPM peut déclencher une alerte et intervenir directement sur la gestion de ces ouvrages. Le poste de contrôle est renforcé pour une gestion à distance et des équipes sont envoyées sur le terrain. L’objectif reste de limiter au maximum les dégâts pouvant résulter d’inondations.
En modernisant les installations et le système d’assainissement
- Transformer les avaloirs : Un entretien rigoureux des avaloirs est mis en place et 2 700 d’entre eux seront équipés de dispositifs favorisant l’engouffrement des eaux en piégeant les corps flottant (barreaudage, tamis), avant qu’ils ne bouchent les réseaux d’évacuation.
- Lutter contre l’ensablement des réseaux : Le nouveau contrat met en place de nouveaux dispositifs d’extraction des sables, notamment pour les collecteurs proches des zones de baignade (comme les Catalans), de l’Huveaune et du Jarret. L’objectif est de maximiser l’écoulement et d’éviter la saturation soudaine à la station d’épuration.
- Améliorer les performances des postes de relevage : Le poste de relevage de la Muette sera restructuré pour réduire significativement les déversements vers le parc balnéaire du Prado, impactant les zones de baignade (Maldorné, Malmousque, Baigneurs, Verrerie, Rosière).
En construisant des bassins de rétention sur le réseau unitaire pour absorber l’eau qui s’écoule sur la route
Pour éviter les débordements entraînant le déversement d’eau non traitée dans les milieux naturels, 5 bassins de rétention enterrés s’intègreront sur le réseau unitaire, permettant le stockage d’un volume total de 140 000 m3. Ils permettront également la rétention des effluents par temps sec, lors d’incident sur le réseau, de maintenance ou d’arrêt de la station, évitant ainsi les déversements au milieu naturel.
La réalisation de ces bassins représente plus de 80% du montant des travaux prévu par le contrat d’agglomération. Un premier ouvrage, le bassin Jules Guesde, a été livré en septembre 2015. Il vient s’ajouter au seul bassin de rétention préexistant, sous la Place Sadi Carnot. Avec ces cinq nouveaux aménagements, la capacité de stockage des eaux de pluie va être multipliée par dix.
Au total, l’ensemble des bassins de rétention représentera 140 000 m3 de stockage :
- Ganay (50 000 m3)
- Jules Guesde (12 000 m3) terminé en septembre 2015,
- Lajout (15 000 m3)
- Pujet (15 000 m3)
- Saint-Mauront (33 000 m3)
- République (15 000 m3) créé en 2007
« Les dernières inondations, dramatiques, qui ont causé la mort de 20 personnes sur la Côte d’Azur, démontrent, si besoin en était, qu’il est extrêmement difficile de lutter contre les éléments, souligne Guy Teissier, Président de MPM. Pour autant, gouverner c’est prévoir… Et nous devons tous faire pour limiter les conséquences de tels déchaînements naturels. C’est la raison pour laquelle, en juillet 2014, peu après mon élection à la présidence de MPM, j’ai signé sans tarder, avec l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée, un contrat d’agglomération pour l’eau et l’assainissement de 185 millions d’euros. Ce contrat prévoit la création à Marseille de 5 bassins de rétention des eaux de pluie (Jules-Guesde, Lajout, Pierre-Puget, Saint-Mauront, Ganay), pour éviter la saturation des réseaux d’évacuation et les inondations. Les travaux ont débuté, notamment sous le stade Ganay, en amont de la station Géolide. Avec ces nouveaux aménagements, nous allons multiplier par 10 la capacité de stockage des eaux de pluie à Marseille. L’investissement est très important, mais il est indispensable pour assurer la sécurité de tous ».