À la rentrée 2018, un pôle d’innovation et d’entrepreneuriat social va ouvrir ses portes dans Le Cloître, l’ancienne école de production de Saint-François-de-Sales (13e). Le lieu, toujours propriété des Apprentis d’Auteuil, a vocation à accueillir diverses entreprises sociales qui toutes s’engagent à former des jeunes sur les métiers en tension dans les secteurs du numérique et de la restauration.
L’ancien couvent des sœurs de la Visitation, légué à la fondation des Apprentis d’Auteuil en 1987 et situé dans le quartier de Saint-Jérôme (13e), connaît actuellement des travaux colossaux. Car l’organisme a engagé 3 millions d’euros pour rénover cet établissement rebaptisé « Le Cloître », dont la moitié apporté par le fonds européen FEDER avec le soutien de la région Sud. Dans quel but ? « Créer un pôle réunissant des entrepreneurs sociaux qui vont tous intégrer la formation dans leur domaine », explique Arnaud Castagnède, cofondateur du Cloître et directeur du projet.
Visite du chantier de #LeCloître (13e) futur pôle d’innovation et d’entrepreneuriat social des #ApprentisAuteuil. Ouverture prévue pour la rentrée 2018 avec déjà un restaurant #formation, une ferme ou encore une épicerie locavore pour les habitants du quartier pic.twitter.com/bRmpJd7oZk
— Made in Marseille (@MadeMarseille) 12 avril 2018
Ainsi, le bâtiment et ses 6 000 m² vont être transformés en un lieu regroupant un restaurant, une école du numérique, une conciergerie solidaire pour les entreprises du Cloître et de l’extérieur, une ferme urbaine ou encore une épicerie locavore pour les habitants du quartier. Toutes les structures présentes auront pour « obligation » de former des jeunes à leur métier via des parcours d’insertion professionnelle. Une convention morale doit ainsi être validée avant toute signature de bail, condition sine qua non pour intégrer les lieux.
Au total, via les différentes structures présentes au Cloître, environ 200 jeunes pourront bénéficier de formation chaque année. « Le rêve est ensuite de contaminer les entreprises classiques du territoire pour que toutes s’engagent à former des jeunes en alternance. Notre ambition aussi est de faire en sorte que l’entreprise devienne le centre de gravité de l’intérêt collectif », précise Arnaud Castagnède.
Une première tranche de travaux pour la rentrée 2018
Le bâtiment est réparti sur trois niveaux. Les travaux prévoient la création de plusieurs espaces au rez-de-chaussée comme un espace partagé de conférences et de réunions destiné à recevoir des séminaires et d’autres événements et pouvant accueillir 160 personnes. On y trouvera aussi notamment le restaurant avec sa cuisine. L’entrée se fera par l’ancienne chapelle devenue par la suite un gymnase. Un grand sas d’entrée en bois avec trois doubles portes fera entrer la lumière dans cet espace pour le moment fermé.
Les bureaux des entreprises seront concentrés au premier étage. Les cloisons ont été supprimées pour avoir un grand espace plutôt que des petits bureaux fermés, comme c’était le cas avant. Les Apprentis d’Auteuil y aura les bureaux de sa direction territoriale ainsi que de ses structures en faveur de la formation des jeunes, l’Ouvre Boîte et Skola.
Quant à la belle cour intérieure de 635 m², elle sera dédiée à l’événementiel. « Malgré son nom qui laisse à penser le contraire, le Cloître va être ouvert au public », précise Arnaud Castagnède. Séminaire, vernissage, exposition font partie des événements qui y seront organisés.
Les 6 000 m² du Cloître ne seront toutefois pas tous utilisés dès la rentrée 2018. Les travaux actuels concernent une première tranche qui correspond au rez-de-chaussée et au premier étage. Le deuxième étage fera peut-être l’objet d’une rénovation par la suite, bien que celle-ci ne soit pas encore actée.
Une école fermée pour un pôle entrepreneurial ouvert
Depuis la fin des années 2010 et jusqu’à juillet 2016, le bâtiment du Cloître était utilisé par l’école de production de Saint-François-de-Sales appartenant aux Apprentis d’Auteuil. 30 élèves chaque année étaient formés dans le domaine de la restauration ou de la maintenance des bâtiments et collectivités.
Toutefois, en 2016, l’annonce de la fermeture de l’école est accompagnée de rumeurs de vente du terrain à des promoteurs. « Il y a eu en effet des promoteurs intéressés, mais il était impossible pour nous de ne pas continuer à faire de ce lieu un outil d’insertion. On a dû fermer l’école car on n’arrivait pas à trouver un modèle économique qui fonctionnait parce qu’on était seul. Maintenant c’est complètement différent et on va former et insérer encore plus de jeunes », met en avant Bruno Galy, directeur PACA des Apprentis d’Auteuil et cofondateur du Cloître.
Le Cloître est d’ailleurs un outil d’expérimentation pour les Apprentis d’Auteuil, fondation nationale dédiée à l’insertion de jeunes en difficulté sociale. Si l’essai est transformé dans l’établissement marseillais, l’organisme pourrait en effet développer le même système ailleurs en France.
Par Agathe Perrier