Depuis plusieurs années à New York par exemple, les toits de certains bâtiments sont peints en blanc afin de réduire leur consommation énergétique. Une pratique qui a porté ses fruits et qui fait doucement son arrivée en France. Reportage.

En 2010, le maire de New York de l’époque, Michaël Bloomberg, a lancé un vaste programme baptisé « CoolRoofs » (en français « Toits frais ») dans le but de réduire la chaleur et la facture d’électricité d’une centaine de bâtiment appartenant à la municipalité ou à des associations à but non lucratif. « Une toiture blanche peut potentiellement diminuer de moitié la facture en air conditionné d’un immeuble d’un étage et de 10% celle d’un immeuble de cinq étages », mettait en avant la Ville de New York.

Une mesure bonne pour le porte-monnaie mais aussi pour la planète. Car, en hiver, grâce aux toits blancs, la chaleur reste mieux dans les bâtiments et au contraire, l’été, c’est la fraîcheur qui y règne. L’atmosphère générale est en plus davantage vivable puisque ce type de toiture permet de limiter l’effet d’îlot de chaleur urbain et donc cette sensation d’étouffement souvent palpable dans les grandes villes pendant les beaux jours.

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À New York, le programme « CoolRoofs » lancé par la mairie en 2010 est assuré par des volontaires © Samantha Modell

Une peinture spéciale dite « thermique »

Pour que les économies d’énergie soient réelles, il ne suffit pas de simplement peindre son toit en blanc. Il faut avant tout utiliser une peinture faite exprès et dite « thermique ». Une start-up française baptisée « Cool Roof » en a créé une spécialement dans le but de peindre des toitures en s’inspirant de celle inventée par la NASA en 1996 pour revêtir ses navettes spatiales.

Cette peinture, qui reflète les radiations solaires, agit comme un bouclier thermique : elle renvoie la chaleur du soleil en été, ce qui permet de réduire le besoin de climatisation, et conserve la chaleur du chauffage en hiver. Elle permet en plus d’éviter les déperditions d’énergie par le toit qui s’élèvent actuellement à environ 30% de l’énergie d’un bâtiment.

Le bilan énergétique des bâtiments baisse en plus indéniablement puisque leur consommation énergétique est mieux maîtrisée. Une réduction qui oscille entre 10% et 15% selon la start-up française, en fonction de l’isolation des édifices et de leurs conditions géographiques.

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La peinture réflective de la start-up française Cool Roof renvoie la chaleur du soleil en été et conserve la chaleur du chauffage en hiver © Cool Roof

Le toit d’un supermarché français peint en blanc

Depuis juillet 2015, le toit d’un centre commercial abritant une grande enseigne de supermarché a été peint en blanc à Quimper (Finistère). Au total, 7 000 m² de surface anciennement bitumée est désormais d’un blanc éclatant et représente, tout de même, le plus grand toit frais d’Europe ! Les travaux, réalisés par la start-up Cool Roof, ont pris seulement 10 jours et n’ont pas entraîné la fermeture de l’établissement. Coût de l’opération : 20€/m² soit environ 140 000€.

Avec sa nouvelle installation, l’enseigne a enregistré une économie d’énergie de 20 000€ la première année. Son retour sur investissement est estimé à cinq ans d’après la start-up car, en plus de la baisse de la facture énergétique, la peinture thermique permet d’augmenter la durée de vie de la toiture. D’une part elle comble les microfissures, et, d’autre part, grâce à une plus faible variation des températures sur le toit, ce dernier s’abîme moins vite.

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Grâce à sa toiture blanche, l’enseigne a réalisé 20 000€ d’économies d’électricité en un an © Cool Roof

La France mise pour le moment sur les toits végétaux

Si aucune obligation de toiture blanche n’est actée en France, le gouvernement a toutefois pris des mesures dans le sens d’une meilleure maîtrise de la consommation énergétique des centres commerciaux. L’Assemblée nationale a ainsi voté en mars 2015 un amendement obligeant les nouveaux centres commerciaux à végétaliser leurs toits ou à y installer des moyens de production d’énergie renouvelable.

On trouve ainsi à l’article 86 de la loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » la mention : « Pour les projets mentionnés à l’article L. 752-1 du code de commerce, est autorisée la construction de nouveaux bâtiments uniquement s’ils intègrent sur tout ou partie de leurs toitures, et de façon non exclusive, soit des procédés de production d’énergies renouvelables, soit un système de végétalisation basé sur un mode cultural garantissant un haut degré d’efficacité thermique et d’isolation et favorisant la préservation et la reconquête de la biodiversité […] ».

Un type de toiture qui permet de développer la biodiversité des zones urbaines, d’améliorer l’isolation des bâtiments et aussi d’en rafraîchir l’intérieur car les plantes favorisent l’absorption et le stockage des eaux de pluie qui, une fois qu’elles s’évaporent, rafraîchissent l’air ambiant. Pour autant, le coût d’une telle installation serait quatre à cinq fois plus important que celui des toits blancs, d’après la start-up Cool Roof.


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Par Agathe Perrier

Un commentaire

  1. Faut dire que déjà aux USA (et au Canada), les commerces mettent la clim à 17*C l’été (alors qu’il fait 35*C dehors !) en laissant en + les portes des magasins ouvertes sur la rue !!!! À chaque fois que tu entres et que tu sors, tu te chopes une crève monstre !
    Si déjà les commerces régulaient mieux leur utilisation de la clim, ils feraient des économies d’énergies conséquents !

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