Alors que Marseille et les Bouches-du-Rhône présentent une hausse inquiétante d’accidents en 2024, la puissance publique veut passer à la vitesse supérieure sur la sécurité routière.

« Aujourd’hui, le département des Bouches-du-Rhône est le premier en termes de décès sur la route », déplore le préfet de police Pierre-Edouard Colliex. Il égrène des chiffres édifiants sur la sécurité routière : 85 décès depuis le début de l’année, contre 62 à la même époque en 2023.

Si on se concentre sur Marseille, 36 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route en 2024. « Soit 42% des accidents mortels du département. Un chiffre qui doit inquiéter. Car ces drames sont d’habitude plus importants sur les routes départementales », plus propices à la vitesse.

Pourtant, dans la cité phocéenne, la vitesse reste « la première cause de mortalité routière » (22%), devant l’inattention (17%), et l’alcool et les stupéfiants (8%).

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Le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone et le préfet de police Pierre-Edouard Colliex

En finir avec « l’exception culturelle marseillaise »

« On constate un sentiment d’impunité dans le département, comme à Marseille, estime Pierre-Edouard Colliex. Il faut y mettre fin. Qu’on ne s’accommode pas de cette ‘exception culturelle marseillaise’ sur la sécurité routière ».

Le préfet de police fixe donc des objectifs. Comme « 150 contrôles routiers par semaine », soit une intensification de 25%. « Avec plus de ‘contrôles flash’ ». Ces contrôles surprises, inattendus, rapides, viseront « les comportements les plus dangereux et non les petites infractions. On vise 20 000 dépistages de stupéfiant d’ici la fin de l’année ». 

« On va se concentrer plus sur la ville », ajoute-t-il. Pour les excès de vitesse et le non respect des feux tricolores « 85 nouveaux radars arrivent sur le territoire d’ici fin 2025. Dont 15 urbains ».

Pierre-Edouard Colliex annonce également le déploiement de « radars embarqués dans des véhicules banalisés ». Jusqu’à présent conduits par des gendarmes, c’est désormais une société privée qui les exploitera « pour multiplier par 3 leur présence sur la route ».

Des « stages cliniques » pour les primo-délinquants

Le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone, annonce également un durcissement sur le volet judiciaire. « Nous devons donner une réponse pénale ferme, systématique et rapide » après les constatations policières, affirme-t-il.

Car « l’augmentation des contrôles va entrainer des infractions en hausse et donc un afflux de procédures », anticipe le procureur. Il vient donc de nommer une adjointe en charge des infractions routières : Sylvie Odier. Avec une « task force » de quatre fonctionnaires. Leur objectif : « traiter 100 dossiers du 7 au 16 octobre ».

Nicolas Bessone annonce d’ailleurs « une première sur Marseille : des stages ‘cliniques » pour les primo-délinquants ». Il s’agit de les amener dans des services de rééducation de grands accidentés pour les confronter aux conséquences des conduites dangereuses sur la route. « Ça a un effet fortement dissuasif », estime le procureur.

Pour les récidivistes, il entend durcir le ton avec « des incarcérations immédiates. Il faut faire savoir que la délinquance routière finit aux Baumettes », conclut-il.

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