À Fos-sur-Mer, Elyse Energy a confirmé l’implantation de son usine « Neocarb » de e-carburants à base d’hydrogène pour le maritime et l’aviation. Mise en service prévue en 2030 avec 600 emplois à la clé.

La transition des transports ne pourra pas avoir lieu sans la production massive de biocarburants, de bio-GNL, d’ammoniac ou de méthanol et kérosène bas-carbone… C’est en tout cas ce que martèlent depuis des années les professionnels du maritime et de l’aviation.

Elyse Energy, PME industrielle française pionnière dans la production de molécules bas-carbone, développe depuis plus de deux ans sa plateforme industrialo-portuaire. Baptisé Neocarb, ce projet de giga-factory d’1,5 milliard d’euros d’investissements doit produire deux molécules : du e-méthanol et du e-kérosène.

Concrètement, le e-méthanol est une molécule fabriquée à partir d’hydrogène et de carbone recyclé, à destination du transport maritime. Le e-kérosène, produit à partir de e-méthanol, fournira un carburant d’aviation synthétique (appelé SAF) pour le transport aérien.

« Les besoins sont suffisamment importants dans la région avec les trois aéroports et les trois ports de Nice, Marseille et Toulon », nous explique Jérôme Giraud, directeur territorial délégué de Elyse Energy. La future usine prévoit ainsi de produire 100 000 tonnes d’e-méthanol et 50 000 tonnes d’e-kérosène chaque année pour le marché local.

Plus de 50 hectares sanctuarisés

L’entreprise a clairement affiché son ambition de s’implanter à Fos-sur-Mer. Là où « l’industrie décarbonée » se projette d’ici cinq ans pour 12 milliards d’euros d’investissements (Carbon, Gravithy, H2V, Deos, Jupiter 1000…).

À leur côté, Elyse Energy a d’ores et déjà réservé une parcelle foncière de 51,3 hectares pour Neocarb, dans les bassins ouest du Grand Port Maritime de Marseille-Fos (GPMM), sur la zone Nord du site Asco Fields, au cœur de la plateforme Piicto.

« On parle bien au présent et pas au futur », confiait Rémi Costantino, le directeur général adjoint de l’instance portuaire, lors de la 17e journée de l’immobilier, le 12 septembre dernier. « Le contrat est signé, confirme en ce sens Jérôme Giraud. Nous avons déjà étudié le risque et la biodiversité à protéger sur le site, tout est propice à notre installation », estime-t-il.

Une proposition technique et financière auprès du Réseau de Transport d’Electricité (Rte) pour son raccordement électrique de 399 Méga Watt (puissance) a été actée. Le projet de la future ligne très haute tension (THT) de 400 000 volts doit aussi servir à alimenter l’usine en électricité, notamment pour la production d’hydrogène sur place.

Une phase de concertation à l’automne

Son projet ficelé, Elyse Energy va désormais finaliser les études de pré-faisabilité. Une séance en plénière se tiendra le 6 novembre à la Commission nationale du débat public (CNDP) afin de lancer la concertation publique de fin novembre jusqu’à fin janvier.

« Il va falloir expliquer aux habitants le fondement de notre projet positif pour décarboner les transports, donc réduire la pollution atmosphérique, et pour réindustrialiser notre pays, assure le directeur, même si voir arriver 5 à 10 projets industriels sur la zone de Fos, qui n’en avait pas accueillis depuis les années 60, ça peut donner le vertige », convient-il.

L’équipe reste plutôt « confiante » sur cette future concertation et table sur le dépôt du permis et de la demande d’autorisation environnementale pour fin 2025. Les travaux pourraient ainsi débuter en 2027, pour une mise en service en 2030. Avec à la clé, la création d’environ 600 emplois directs et indirects selon le groupe.

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