Ouverte au public jusqu’au 6 novembre prochain, l’exposition Fashion Folklore au Mucem propose un panorama des dialogues entre costumes traditionnels et haute couture, du XIXe siècle à nos jours.

Qu’y a-t-il de commun entre une coiffe tyrolienne et un chapeau Chanel ? Entre une blouse traditionnelle roumaine et un ensemble d’Yves Saint Laurent ? Ou encore entre une veste de Jean-Paul Gaultier et un plastron breton ? Nombreux sont les couturiers à s’être inspirés de l’habit vernaculaire et à avoir hissé sur les défilés de mode des motifs, formes et techniques issus de costumes populaires.

Au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), l’exposition Fashion Folklore propose une mise en dialogue inédite entre la haute couture et les costumes traditionnels des régions françaises et d’ailleurs, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’aux créations contemporaines.

300 pièces uniques à découvrir

L’exposition donne à voir près de 300 pièces issues de la riche collection de textiles du Mucem, ainsi que de prêts de musées français et étrangers, dont le Palais Galliera, le Musée des Arts décoratifs de Paris, le Musée de Quimper, le Musée de la Mode de Marseille, ou encore le Musée municipal de Bucarest.

Cette collaboration réunit les grands noms de la haute couture, avec des pièces de 34 maisons différentes : Schiaparelli, Balenciaga, Balmain, Chanel, Dior, Galliano, Givenchy, Jacquemus, Christian Lacroix, Karl Lagerfeld…

fashion folklore, « Fashion Folklore » au Mucem : quand la haute couture s’inspire des vêtements traditionnels, Made in Marseille
La robe Larantuka, collection haute couture « Rien que du bonheur » 2008 de Franck Sorbier.

Identité et création

Les commissaires de l’exposition, Marie-Charlotte Calafat et Aurélie Samuel, ont imaginé un parcours en trois temps. L’exposition s’ouvre sur une robe en raphia, chanvre et macramé imaginée par Franck Sorbier, offerte par le couturier au Mucem. Inspirée par les expéditions du musée d’Ethnographie du Trocadéro, cette création d’une grande technicité met en valeur des techniques de vannerie traditionnelle.

La première partie de Fashion Folklore se concentre sur la question du vêtement comme affirmation de l’identité, en lien avec son lieu et sa culture d’origine. On peut y voir une pièce de la créatrice ukrainienne Lilia Litovska, qui revisite la chemise vyshyvanka traditionnelle, emblème de l’identité ukrainienne.

Sont exposés des costumes espagnols, russes, albanais, mais aussi provençaux ou alsaciens, comme la coiffe à nœud, source d’inspiration du jeune designer Victor Weinsanto. Un châle, prêté par le musée Réattu d’Arles, donne à voir le motif « paisley » venu d’Iran, emblématique des costumes provençaux, à côté d’une jupe signée Christian Lacroix.

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Les blouses roumaines ont exercé un impact considérable sur la mode. 39 d’entre elles, issues des réserves de la collection, sont déployées.

Vêtements et symboles

Est aussi explorée la question de transmission des codes d’une communauté par le vêtement, liés à des rites de passage : mariage, anniversaire… Ces pièces, vecteurs de messages symboliques, sont parfois réinventées pour inverser les codes et permuter les genres. Cette partie de l’exposition donne à voir des looks de Riccardo Tisci pour Givenchy, Paco Rabanne, Karl Lagarfeld pour Chanel, Yves Saint Laurent et Giambattista Valli.

La dernière partie est consacrée aux transmissions et à la circulation des vêtements. Certains savoir-faire représentés dans les collections du Mucem sont classés sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, telles la broderie des Matyó en Hongrie, ou la blouse traditionnelle brodée en Roumanie et en Moldavie. D’autres, menacés de disparition, sont même inscrits dans la catégorie de sauvegarde urgente, comme la xhubleta albanaise.

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Une xhubleta, habit traditionnel albanais (à gauche), à côté d’une robe Jean-Paul Gaultier.

Fashion Folklore Week d’inauguration

Pour lancer l’exposition, les visiteurs sont conviés à une « Fashion Folklore Week », du 11 au 16 juillet. Le Mucem organise de nombreuses activités pour jouer et rêver avec l’univers de la mode : une soirée de cinéma à la belle étoile en hommage à Yves Saint Laurent, des ateliers de création tous publics, des performances artistiques, et, pour clore le spectacle, un bal de voguing animé par Vinii Revlon.

Informations pratiques

Du 12 juillet au 6 novembre 2023
Mucem – Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée
1 Esplanade du J4, 13002 Marseille

Plus d’informations sur le site du Mucem

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