L’étang de Berre : épicentre mondial de la planche à voile

L’étang de Berre accueille jusqu’au 22 avril la première étape de la coupe du monde de planche voile. Des courses spectaculaires visibles depuis la plage du Jaï, à Marignane.

Près de 100 compétiteurs, parmi les meilleurs windsurfers au monde. 25 nations représentées. 60 bénévoles et salariés du Club Nautique Marignanais (CNM), organisateur de l’événement. Six jours de spectacle, d’adrénaline et de sensations fortes. Jusqu’au 22 avril, la plage du Jaï à Marignane accueille la première étape du circuit mondial de slalom de planche à voile. La zone s’inscrit de plus en plus comme « la » destination windsurf de l’arc méditerranéen.

Depuis 1991, l’Association de windsurfing professionnelle organise la coupe du monde de windsurf. La compétition comprend trois disciplines : vagues, freestyle et slalom et se tient dans différents spots de la planète mais rarement en France. Sur les neuf étapes de la coupe du monde 2019, sept sont dédiées au slalom.

Le slalom en windsurf, mode d’emploi !

Le slalom est une discipline rapide et spectaculaire, particulièrement adaptée au plan d’eau du Jaï. Elle requiert un vent établi et un plan d’eau plat à agité. Les windsurfers s’affrontent sur de petites planches à haute vitesse sur un parcours « downwind » (l’allure nautique la plus rapide). Chaque manche de slalom se déroule par éliminations successives. Les compétiteurs démarrent la course par poules de huit et doivent parcourir le plus rapidement possible un parcours composé de quatre bouées espacées de 300 mètres. Très spectaculaire et décisifs, les départs comme les passages de bouées donnent lieu à de solides empoignades. Les quatre premiers de chaque poule sont qualifiés pour le tour suivant, jusqu’à ce qu’il ne reste en finale que les huit plus rapides. Le vainqueur remporte la manche (soit seize courses), mais cela ne suffit pas pour remporter l’épreuve. C’est le compétiteur comptabilisant le meilleur classement à l’issue de toutes les manches courues qui l’emporte.

Les meilleurs mondiaux et des outsiders locaux

33 des 50 premiers coureurs classés au niveau mondial, sont européens. Sur les 65 coureurs réguliers du circuit, on trouve 20 français dont 8 dans le top 15 mondial, à l’image d’Antoine Albeau qui règne en maître sur la discipline. Avec 25 titres de champion du monde au compteur, il est le sportif français le plus titré de l’histoire. Il détient aussi, depuis 2015, le record de vitesse en windsurf (52,47 nœuds sur 500 mètres) ainsi que des titres de champion du monde dans les disciplines freestyle et superX. Le territoire a aussi ses talents. Des enfants du pays habitués au plan d’eau du Jaï comme les Marignanais Pascal Toselli (7ème mondial), Cédric Bordes (12ème) et l’espoir montant du CNM, Benjamin Augé. Le club peut aussi compter sur le Marseillais Cyril Moussilmani, au 8^ème rang mondial.) Des outsiders susceptibles de créer la surprise. La course sera retransmise en live sur différents écrans.

Au-delà de la compétition, le public amateur ou averti aura la possibilité de découvrir la planche à voile au travers de la présentation des équipements. Il aura même la possibilité de tester les dernières nouveautés.

L’étang de Berre en course pour entrer au patrimoine mondial de l’Unesco

Cette étape de coupe du monde est aussi l’occasion de mettre en lumière l’étang de Berre, spot privilégié des sports de glisse dans la métropole Aix-Marseille Provence. Bordé de 10 communes rassemblant près de 238 000 habitants, l’étang de Berre est le témoin privilégié de l’évolution du paysage industriel, social et culturel de la région. Il présente à la fois un intérêt historique et environnemental pour tous les acteurs de son pourtour. Avec ses 15 plages aménagées et son label Pavillon Bleu qui récompense l’engagement des communes dans la lutte contre la pollution, le secteur jouit de belles opportunités en matière d’événements sportifs. De par sa géographie, l’étang de Berre, plan d’eau fermé entouré de reliefs et soumis aux variations du vent, propose des conditions de glisse idéales.

Plus vaste étendue d’eau salée d’Europe avec ses 155 km2, le site est également candidat pour entrer au patrimoine mondial de l’Unesco, dans le domaine des biens mixtes naturels et culturels, en raison de l’activité humaine, industrielle, de loisir, de pêche… Un projet lancé en 2016 par Gaby Charroux, maire (PCF) de Martigues et président du Conseil de territoire du Pays de Martigues. Une idée qui a fait quelques vagues à ses débuts, mais qui a désormais le soutien plein et entier des collectivités territoriales. « Avec la candidature de l’étang de Berre au patrimoine mondial de l’Unesco, ce sont bien la Métropole Aix-Marseille-Provence et le Département des Bouches-du-Rhône qui s’engagent pour être reconnus comme un territoire d’exception, indique-t-on du côté des institutions. Ce territoire est précieux. C’est un atout fort, un vecteur d’attractivité qui suscite la convoitise. Ce n’est pas un hasard si les épreuves de voile des Jeux Olympiques de 2024, avec une portée mondiale, se dérouleront dans la rade de Marseille »

Pour porter la candidature, ont été créés une association de préfiguration, un fond de dotation, un conseil scientifique et un comité des ambassadeurs, qui poursuivre leur travail pour remporter le pari de voir l’étang de Berre reconnu mondialement. En attendant, le monde aura les yeux rivés sur lui le temps d’une compétition.