Julien Denormandie, ministre du Logement et de la Ville était en visite à Marseille ce jeudi suite aux effondrements de Noailles. Il a déclaré la guerre aux marchands de sommeil, et appuyé son soutien aux collectivités locales dans la lutte contre l’habitat indigne.

Moins d’un mois après le drame de la rue d’Aubagne qui a provoqué le décès de 8 personnes suite à l’effondrement de 2 immeubles, Julien Denormandie, ministre du Logement et de la Ville, est revenu à Marseille ce jeudi 29 novembre pour faire un point sur la situation. Il a affirmé le soutien de l’État dans la crise actuelle de sécurisation et de relogement des personnes évacuées, ainsi que dans la lutte contre le logement indigne.

Alors que le dernier décompte officiel fait état de 1482 personnes évacuées, le ministre a parcouru les rues du quartier de Noailles ce jeudi, aux côtés des experts du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) qui ont jusqu’alors fait évacuer 193 immeubles.


Mais seulement 39 d’entre eux sont sous le coup d’un arrêté de péril, ce qui laisse imaginer qu’une grande partie des évacuations sont préventives. C’est pourquoi les agents du CSTB, sous l’impulsion du gouvernement et des autorités locales (qui prennent en charge une partie des frais), sont mobilisés pour expertiser au plus vite les bâtiments concernés afin d’autoriser le retour des habitants. « À chaque fois que cela est possible, le plus vite possible, il faut que les Marseillaises et les Marseillais puissent regagner leur logement en toute sécurité. Il faut aller plus vite », a assuré Julien Denormandie.

L’État veut montrer son engagement auprès des Marseillais

Ce mercredi, Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-Du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence sortait de son silence en présentant une « stratégie contre l’habitat insalubre«  de long-terme (10 à 15 ans) portée par un budget de 600 millions d’euros. Elle attendait de l’État qu’il en finance 239 millions. « Nous apporterons une subvention de 240 millions d’euros par le biais de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH)», a répondu le ministre.

Il a également assuré la mobilisation de tous les services de l’État, du procureur pour « faire la lumière sur les événements et établir les responsabilités », aux établissements concernés comme l’ANAH, les experts du CSTB, ou l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).

C’est avant tout au travers de la loi ELAN (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique)  qui vient d’être promulguée, et du plan d’État « Initiative Copropriété » qui vise à rénover les copropriétés dégradées en investissant 3 milliards d’euros sur 10 ans, que le ministre entend lutter contre l’habitat indigne autour de quatre piliers :

  • lutter contre les grandes copropriétés dégradées. Au sortir de la conférence de presse, le ministre a installé en présence des autorités locales le comité de pilotage « Initiative copropriétés ».
  • la requalification de l’habitat dans les centres anciens dégradés
  • la lutte contre les marchands de sommeil « en les tapant là où ça fait mal : le portefeuille »
  • l’accélération de la rénovation urbaine, en doublant notamment le budget de l’ANRU (de 5 à 10 milliards d’euros)

Soutien ou autorité sur les collectivités locales ?

Alors que certains évoquaient ou attendaient un rôle interventionniste de l’État (voire une mise sous tutelle de certains services de la ville), Julien Denormandie a mis l’accent sur une surveillance du bon déroulé des opérations de relogement, de rénovation, et de lutte contre l’habitat indigne : « Faire confiance, c’est bien, mais je serai très ferme sur la mise en œuvre des actions ».

Deux comités de suivi sont donc mis en place. Un point quotidien sera fait en préfecture concernant la situation des « évacués » et leur relogement, avec des acteurs représentant les autorités locales, les habitants, et l’État. Concernant la rénovation à Marseille, un comité de suivi semblable sera tenu mensuellement.

L’État pourrait également « contrôler » et participer au financement de futures opérations d’aménagement et de rénovation du territoire, sur un modèle semblable à Euroméditerranée. Depuis 2017, les sociétés publiques locales d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN) permettent cela, tout en étant financées principalement par les collectivités.

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