La région Sud vient de lancer la « Team Sud Export », une équipe chargée d’accompagner les entreprises à l’international. Objectif : augmenter les exportations mais aussi le nombre d’entreprises exportatrices. 16 000 entreprises ont ainsi été ciblées sur le territoire régional et vont être prospectées.

Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’export annoncée par le gouvernement en février 2018. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a alors été désignée comme « région pilote » de la nouvelle stratégie nationale en matière de commerce extérieur. « La région Sud a été choisie car le travail qui a déjà été fait jusqu’à présent, avec le guichet unique pour les entreprises, a permis de mettre en place les choses très facilement », explique Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères.

Concrètement, les entreprises pourront s’adresser désormais à une seule et même équipe concernant leurs démarches à l’international. Cette dernière se compose à la fois de membres de la chambre du commerce et d’industrie de la région (CCIr PACA), mais aussi de membre de Business France, qui contribue à la mise en œuvre des politiques publiques en termes d’internationalisation. « On va supprimer tous les doublons et additionner nos moyens plutôt que d’agir seul », met en avant Renaud Muselier, président de la région Sud.

Plus d’exportations et plus d’entreprises exportatrices

Les entreprises ciblées vont pouvoir bénéficier de deux outils différents. Le premier, baptisé « Parcours Sud Export », se décline en deux mesures : soit un accompagnement de proximité régulier et dans la durée, soit un programme d’accélération export sur-mesure de 18 à 24 mois. Ce dernier sera adapté en fonction du profil de l’entreprise, à savoir si cette dernière est novice en exportation ou confirmée.

« L’idée est de réussir à faire naître des vocations. À titre de comparaison, suivant les années, on compte entre 110 000 et 130 000 entreprises exportatrices en France, contre le triple en Allemagne ou en Italie. Il faut que l’international devienne davantage un réflexe », lance Jean-Baptiste Lemoyne. Pour y arriver, le secrétaire d’État a conscience que des changements doivent être effectués. Notamment dans la formation et l’apprentissage des langues étrangères, qui doivent permettre aux chefs d’entreprise et à leurs salariés d’être plus à l’aise dans leurs relations avec l’international.

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L’idée est aussi d’être plus « efficace » sur le terrain, via un travail de repérage et de détection des entreprises qui ont la capacité de vendre à l’étranger. Pour ce faire, il est notamment évoqué de travailler en corrélation avec des ordres, comme ceux des experts-comptables ou des notaires, qui disposent de nombreuses informations sur les entreprises. « Dans la région Sud, on a identifié 16 000 entreprises qui pourraient largement développer leur flux. On va donc leur proposer un vrai parcours sur-mesure à l’export », met en avant Jean-Baptiste Lemoyne. Avec pour objectif, chaque année, d’accompagner 500 entreprises et d’en accélérer 100.

Le deuxième outil qui sera mis à la disposition des entreprises est la « plateforme numérique export ». Son objectif sera de faciliter l’accès des entreprises au nouveau dispositif. Elle sera pour cela intégrer par la suite au guichet unique des entreprises. Cette plateforme permettra aussi aux membres de la Team Sud Export d’assurer le suivi des entreprises accompagnées, de réaliser le reporting et l’évaluation des actions proposées et d’échanger des informations.

Un dispositif à dupliquer dans toutes les régions

L’État mise donc directement sur les régions pour permettre de développer les exportations des entreprises. « Désormais, les moyens de l’état seront placés dans la boîte à outils des régions. Il ne peut y avoir d’ambition nationale pour l’export que dans le cadre de projets régionaux », met en avant Christophe Lecourtier, directeur général de Business France.

L’objectif est que chaque région finalise la mise en place du guichet unique sur leur territoire pour ensuite pouvoir elles aussi lancer leur « team export ». Pour cela, l’État va mettre plus de moyens en ressources humaines en région d’après Jean-Baptiste Lemoyne. Des personnes en poste à l’étranger seront rapatriées en région pour avoir ainsi plus de monde sur le terrain. « Pendant des années nous avons créé des bureaux à l’étranger pour accueillir les entreprises françaises qui souhaitaient exporter. Mais en réfléchissant, on s’est rendu compte que la bataille de l’export se gagnera à partir du moment où on sera capable d’identifier, d’orienter et d’accompagner les entreprises qui ont un potentiel », ajoute Christophe Lecourtier. Reste maintenant à la Team Sud Export de le prouver.


Les critères d’éligibilité pour bénéficier du parcours Sud Export : être une PME française (définition européenne), avoir son siège social ou disposer d’un établissement secondaire en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avoir au minimum un bilan fiscal (ou un business plan), relever des secteurs d’activité justifiant à minima 20% de valeur ajoutée française, être à jour de ses cotisations fiscales et sociales, respecter la règle « de Minimis », s’engager dans un projet de développement à l’international volontariste sur la durée, avec une durée d’implication forte de l’entreprise.

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Par Agathe Perrier

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