Le 1er juillet 2016, les sacs en plastique à usage unique devront disparaitre des caisses des magasins français. Au 1er janvier 2017, c’est au tour des sacs plastique à usage unique, comme ceux utilisés au rayon fruits et légumes. Une belle avancée pour la planète !

Le début d’un aboutissement pour l’association Surfrider Foundation Europe qui se bat depuis dix ans contre l’utilisation de sacs en plastique. Une campagne durant laquelle de nombreuses communes se sont engagées, notamment la ville de Cassis qui fait figure d’exemple dans la région.

17 milliards de sacs plastiques par an consommés en France

Chaque année, la France consomme 17 milliards de sacs plastiques dont près de la moitié se retrouve dans la nature. Des sacs qui mettent 400 ans pour se détruire lorsqu’ils sont abandonnés après n’avoir servi qu’une vingtaine de minutes ! Ces mêmes sacs représentent une pollution gigantesque, l’équivalent de cinq continents de sacs plastique, et une vraie menace pour les animaux marins et les oiseaux qui les ingèrent.

Face à ce constat, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, a annoncé en septembre dernier la publication imminente du décret d’interdiction des sacs plastique en application de la loi de transition énergétique adoptée le 22 juillet dernier. La date est fixée au 1er juillet 2016 pour les sacs de caisse à usage unique et au 1er janvier 2017 pour les autres, comme ceux utilisés dans les rayons fruits et légumes.

Elle était à Marseille le 21 mars 2016 pour signer le décret interdisant les sacs de caisse en plastique à usage unique.

plastique, Comment Marseille et la Provence préparent la fin des sacs plastiques ?, Made in Marseille
Ségolène Royal en visite à la Villa Méditerranée pour signer le décret

Un décret qui récompense et reconnaît le travail d’une association qui milite depuis dix ans en faveur de cette interdiction. Surfrider Foundation Europe, branche européenne de l’association mondiale du même nom, mène campagne depuis 2005 contre l’utilisation de sacs plastique. Au fil des années, l’organisation a convaincu de nombreuses communes d’adhérer à sa cause. Parmi elles, la ville de Cassis. Depuis trois ans déjà, la municipalité a interdit les sacs plastiques lors de sa Grande Braderie. À l’approche du mois de mars et de l’interdiction, la commune s’est engagée à accompagner ses commerçants dans la transition et à trouver des solutions de production.

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L’association Surfrider Foundation Europe mène depuis 10 ans une campagne contre l’utilisation de sacs plastiques.

Cassis, un engagement à souligner

Le 15 octobre dernier, la ville de Cassis, soutenue notamment par Surfrider et l’association des commerçants de la commune, a lancé l’opération « Zéro Sac Plastique » auprès des commerçants. Le but : inciter et aider les commerçants vers la transition, bien que nombre d’entre eux utilisent déjà depuis longtemps des sacs en papier.

« Depuis deux ans et demi, sous l’impulsion de l’association Surfrider, nous incitons les commerçants de la commune à ne plus utiliser de sacs plastiques. En plus d’être bon pour l’environnement, ils ont compris que c’était aussi bon pour leur image », explique Marc De Caneva, Adjoint à l’environnement de la ville de Cassis.

Pour cette opération, la ville a distribué 20 000 sacs en papier à ses différents commerçants. Mais elle ne s’est pas arrêtée là : elle leur a également apporté des solutions de production. Elle a ainsi trouvé à Aubagne, pour favoriser en plus un circuit local, une entreprise capable de leur fabriquer leurs stocks de sacs en papier. En se mutualisant et donc en commandant tous ensemble, ils peuvent bénéficier de prix régressifs et se rapprochant de ceux, moins onéreux, des sacs plastiques. Idem du côté du marché hebdomadaire où 5 000 sacs en papier ont été distribués aux forains permanents.

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La ville de Cassis a lancé en octobre dernier l’opération « Zéro Sac Plastique ».

Des commerçants marseillais mobilisés

À Marseille, l’association des commerçants du centre-ville réfléchit actuellement à la faisabilité de mettre à disposition des associations un sac en papier dès la fin de l’année. L’interdiction des sacs plastique est en tout cas vue d’un très bon œil.

« C’est une bonne chose pour le centre-ville que ces sacs non dégradables disparaissent. Le commerce  indépendant de prêt-à-porter et équipement de la personne à Marseille, mais en France en général, est un commerce moyen/haut de gamme, qui utilise déjà un packaging et/ou sac d’emballage en papier ou carton pour véhiculer son image et ses valeurs », tient à souligner Caroline Baron, Présidente de la Fédération Nationale de L’Habillement.

De nombreux commerçants n’ont d’ailleurs pas attendu l’interdiction pour décider de ne plus utiliser de sacs en plastique. Certains proposent même des sacs réutilisables qui, en plus, leur assurent une petite publicité.

« Personnellement, je propose à mes clients des sacs en papier depuis le début de mon activité à Marseille, c’est-à-dire depuis cinq ans. Dernièrement, j’ai même fait faire des Tote Bag 100% coton personnalisés au nom de la boutique que j’offre à mes clients à partir de 60€ d’achat », explique Barbara, gérante du magasin « Les Bijoux de Barbara – Made in Marseille ».

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Surfrider Foundation Europe : une association engagée

La branche européenne de l’association Surfrider Foundation a été créée en 1990 et reprend les mêmes objectifs que son ainée, fondée six ans plus tôt aux Etats-Unis, à savoir protéger le littoral de toutes les menaces et protéger l’intérêt des usagers. Après avoir constaté que 80% des déchets aquatiques qui finissent dans le littoral proviennent de la terre, l’association ne mène donc pas son action seulement en mer.

« Notre objectif est avant tout préventif et non curatif : nous voulons agir en amont des pollutions afin d’éviter qu’elles n’arrivent. À défaut, nous essayons de les éradiquer », met en avant Benjamin Van Hoorebeke, responsable du bureau Méditerranée de Surfrider Europe.

Pour cela l’association agit sur plusieurs domaines comme la qualité des eaux, les transports maritimes (notamment les dégazages de bateaux), le changement climatique ou encore les déchets aquatiques. Et ce, notamment en éduquant les citoyens pour les sensibiliser à la nécessité de protéger la planète. L’interdiction prochaine des sacs en plastique n’est donc qu’un maillon dans la lutte menée depuis 25 ans par l’association.

« Cette bataille ne sera gagnée que lorsque le plastique ne sera plus du tout utilisé. Pour les sacs plastiques, c’est un premier pas, mais c’est loin d’être fini car l’utilisation des sacs « fruits et légumes » et des sacs biodégradables et oxo fragmentables est encore autorisée », confie Benjamin Van Hoorebeke. Avant de terminer : « Nous allons maintenant pouvoir nous concentrer davantage sur notre prochaine campagne : celle contre l’utilisation des bouteilles en plastique ».

Par Agathe Perrier

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