L’association Air PACA a mené en 2016 une campagne de mesure de la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur de 17 écoles publiques marseillaises. Les résultats ont été dévoilés ce mardi 19 décembre lors d’une conférence à l’Hôtel de Ville.

Chaque jour, le corps humain respire quelques 15 000 litres d’air. Dans une ville désignée comme la plus polluée de France, cela peut vite devenir problématique. En témoigne la carte de prévision en temps réel que l’on peut retrouver sur le site d’Air PACA, où le rouge semble quadriller les artères de Marseille.

, Quelles solutions pour améliorer la qualité de l’air dans les écoles marseillaises ?, Made in Marseille
La carte en temps réel de la qualité de l’air à Marseille ce mardi 19 décembre 2017 © Air PACA

C’est pourquoi cette même association a mené en 2016 une campagne de mesure de la qualité de l’air, en réponse à une précédente étude réalisée en 1999. L’étude n’a pas choisi de traiter les écoles des quartiers Nord « en raison de leur position excentrée et parce qu’il s’agit d’une étude comparative sur 17 ans. On ne pouvait pas se permettre d’ajouter de nouveaux éléments », explique Dominique Robin, président d’Air PACA.

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Aérer pour améliorer la qualité de l’air

De février à juin 2016, l’étude ISAAC (International Study of Ashtma and Allergies in Childhood) a ainsi tenté d’estimer les liens entre air pollué et évolution des maladies allergiques. La campagne portait sur une population de plus de 1500 enfants répartis en 64 classes de CM1 et CM2, durant 4 jours et demi. Les enfants ont reçu en parallèle un questionnaire de 180 questions santé à remplir.

Le bilan est sans appel : la campagne a révélé une corrélation entre le taux de concentration des particules fines (estimé entre 23 et 25%) et les risques de développer des maladies allergiques telles que l’asthme, la rhinite ou l’eczéma. Pour le pneumologue Denis Charpin, plusieurs solutions peuvent être proposées pour améliorer la qualité de l’air. La première est essentielle : « il faut régulièrement aérer les espaces confinés, tels que les salles de classe. Pour une classe de 25 élèves, 5 minutes à chaque inter-cours suffisent à renouveler l’air ambiant sans baisser notablement la température de la pièce ».

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De gauche à droite : Mathieu Izard, Denis Charpin, Patrick Padovani, Dominique Robin. © Made In Marseille

Face à la forte pollution de l’air qui touche Marseille, notamment à cause de l’activité portuaire et du trafic routier, la raison suggérait de s’isoler au maximum en fermant les fenêtres. Avec l’hiver, la tendance est également à boucher les courants d’air pour se préserver du froid. « Une erreur ! », s’exclame Mathieu Izard, ingénieur d’études à Air PACA. « En garder trop longtemps un espace clos, on confine les particules polluantes, ce qui accroît les risques de développer des maladies allergiques ».

Une attention particulière doit également être apportée aux pratiques de nettoyage et aux matériels utilisés ; privilégier l’eau par rapport au détergent ou repenser le matériel scolaire (comme les feutres) en sont des exemples.

Prévenir pour mieux guérir

La ville de Marseille a choisi de s’engager principalement sur la prévention. Elle prévoit ainsi de mettre en place une réglementation de surveillance dans les écoles et crèches d’ici le 1er janvier 2018. Des réunions d’information ont été organisées avec les élus et les directions concernées pour établir les modalités à suivre dans le public. Le personnel d’entretien des 17 établissements de l’étude ISAAC ont également suivi un module de sensibilisation, ainsi que les enseignants. Un support pédagogique a par ailleurs été lancé sur Internet, intitulé « L’Air et Moi ». « Marseille a longtemps été considérée comme la mauvaise élève en matière de pollution, notamment parce qu’elle part de loin. Mais elle sait mieux courir que les autres. Elle finira par rattraper le peloton de tête », conclut Patrick Padovani.

Un état des lieux devrait être effectué à la rentrée scolaire 2018 afin de définir précisément les actions et paramètres nécessaires au traitement de la qualité de l’air. La mairie envisage enfin d’équiper les 411 écoles publiques de Marseille avec un appareil permettant d’établir un diagnostic précis de la qualité de l’air à l’aide de micro-capteurs. Le coût de ce dispositif, inscrit dans une optique pédagogique, s’élèverait à environ 350€ HT par appareil.

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