Rencontre avec Fabrice Alimi, vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCIMP) en charge de l’emploi et Président du Club Immobilier de la Métropole pour parler des actions concrètes mises en place et à développer pour booster l’emploi sur le territoire.

, Expérimenter et dupliquer, clés de la réussite pour booster l’emploi en Provence ?, Made in Marseille

L’attractivité et l’emploi sont parmi les problématiques les plus présentes dans la gestion du territoire par les élus. Que ce soit pour attirer de nouvelles entreprises ou pour stimuler la création auprès des habitants de la métropole marseillaise, de nombreux dispositifs existent aujourd’hui et sont en projet.

Récemment, la métropole Aix-Marseille Provence et la CCIMP ont signé un partenariat pour accélérer le développement des 94 000 entreprises du territoire. Une grande première pour le territoire. Cette convention a pour objectif de générer la création de 60 000 emplois manquants sur le territoire, afin de rattraper le retard par rapport aux autres grandes métropoles françaises.

« Pour beaucoup de monde, créer 60 000 emplois équivaut à créer 60 000 CDI. Or, ce n’est pas le cas. Nous ne sommes pas capables de créer 60 000 CDI, pas parce que la majorité des gens ne veulent pas travailler, mais parce que les entreprises n’ont pas les bonnes clés pour assurer un bon recrutement », explique Fabrice Alimi.

Pour aller plus loin

Tester de nouvelles expérimentations quitte à se tromper

« On doit expérimenter et tenter de nouvelles choses, et notamment utiliser le numérique qui permettra de booster la compétitivité des entreprises », explique-t-il. L’élu voit dans le numérique la clé de la réussite et un outil qui va permettre d’affiner la corrélation entre demandeurs d’emploi et employeurs.

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« Il faut expérimenter par exemple des offres d’emploi différemment : plutôt que de proposer à un boucher un poste dans une grande surface, pourquoi ne pas lui proposer un poste de traiteur dans un commerce de proximité ? Pôle Emploi le fait déjà en ne matchant pas les profils en fonction des diplômes mais des compétences ».

Pour lui, il faut opter pour une méthodologie alternative à tout ce que l’on a connu jusqu’à présent. « Tentons des expériences et accordons-nous l’échec. On est en plus sur un territoire dans lequel on peut tenter des expériences », ajoute-t-il.

Des « actions concrètes » à venir

Actuellement, la CCIMP développe des « actions concrètes » et nouvelles. Parmi elles, le mentorat de jeunes issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), mais pas seulement. « Les mentors parraineront des jeunes de façon générale, le public féminin et des seniors car ce sont des profils qui rencontrent tous des difficultés dans leur recherche d’emploi », précise-t-il. Son objectif : trouver environ 100 mentors d’ici la fin de l’année 2017 pour atteindre 500 parrains et marraines en 2018. « À hauteur de trois filleul(le)s par mentors, cela permettra d’accompagner 1 500 personnes », ajoute-t-il.

Un autre exemple de parrainage, celui de l’Apec

La collectivité envisage aussi de créer un hub de stage d’immersion en classe de 3e pour que chaque collégien puisse trouver un stage en adéquation avec ses aspirations. Elle veut aussi relancer la nuit de l’orientation et mettre en place un service de « jobtruck », à l’image des bibliobus, pour que chacun puisse se renseigner sur les bases des métiers, tracer les étudiants qui arrêtent prématurément leurs études pour essayer de les aider à trouver une voie qui leur correspond mieux, inventer, suivre et accompagner des promotions d’entrepreneurs ou encore offrir un service RH aux TPE et PME pour qu’elles puissent mieux gérer les recrutements.

Dupliquer les dispositifs qui marchent

Pour Fabrice Alimi, l’une des solutions passe aussi par reproduire, dans d’autres villes ou territoires, les dispositifs qui ont déjà fait leurs preuves. « C’est par l’expérimentation et la duplication que l’on pourra basculer les problématiques de l’emploi », souligne-t-il.

Parmi eux, la boutique école éphémère SKOLA, ouverte entre février et avril 2017 au centre commercial des Terrasses du Port. Pendant deux mois, une dizaine de jeunes Marseillais âgés de 19 à 27 ans, peu ou pas qualifiés qui ont été sélectionnés parmi plus de 200 candidats sur la motivation, ont ainsi été formés au métier de vendeur dans les conditions réelles de la profession. « Sur cette première édition, 80% des jeunes ont trouvé un emploi par la suite », souligne Fabrice Alimi. Une deuxième promotion, sur le même principe, devrait d’ailleurs être lancée à la fin du mois.

Pour aller plus loin

Autre dispositif à dupliquer : les « Master Class Industries » de la Maison de l’Emploi de Marseille, créées pour répondre au besoin de main-d’œuvre dans ce secteur dans la Vallée de l’Huveaune. 12 personnes d’horizons très différents ont reçu une formation courte à la maintenance industrielle dans l’optique d’être recrutées par les industriels de ce territoire. « Chacun a par la suite signé un contrat, dont 8 en CDI », met en avant Stéphanie Chauvet, directrice de la Maison de l’Emploi de Marseille. Une duplication est d’ailleurs déjà prévue dans le secteur du commerce à la Valentine et dans l’industrie également dans les quartiers nord de Marseille, ainsi qu’au national via d’autres maisons de l’emploi.

L’élu mise en également sur la duplication des pôles de l’entrepreneuriat comme Le Carburateur (15e) qui, en plus de l’hébergement, apporte à de jeunes entreprises ou des artisans un véritable accompagnement pour développer au mieux leur activité.

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Par Agathe Perrier

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