Les 76 700 élèves de maternelle et de primaire continueront d’aller à l’école le mercredi matin et de faire des activités les mardis ou jeudis. Cette décision de statut quo a été présentée ce matin par Jean-Claude Gaudin, maire (LR) de Marseille, et Danielle Casanova, son adjointe déléguée aux écoles. La ville souhaite néanmoins revenir à la semaine des 4 jours dès la rentrée 2018.

Semaine de 4 jours, 4 jours et demi ou autres, cela fait 5 ans que le sujet des rythmes scolaires fait débat. A l’origine, sujet de la « réforme Peillon », les rythmes scolaires ont été réellement changés à partir du 24 janvier 2013 avec le « décret Hamon », modifiant les rythmes scolaires pour « mieux répartir le temps d’enseignement sur la semaine ». La semaine a ainsi été organisée : école le mercredi matin et un temps d’activité le vendredi après-midi puis finalement les mardis ou les jeudis après-midis en fonction des écoles.

Avec le nouveau Gouvernement mis en place par Emmanuel Macron (LREM), le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer préconise un choix propre à chaque ville. « Chaque commune pourra trouver, avec les écoles, les parents d’élèves, et les syndicats, la meilleure organisation de la semaine pour la réussite de chaque élève », nous explique Cathy Racon-Bouzon, candidate au 2e tour des législatives pour la LREM dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône. Cependant, cela se fera à titre expérimental afin de rendre un réel bilan. « Nous voulons des consensus locaux, nous n’allons pas revenir à la semaine de quatre jours pour l’ensemble de la France. », avait déclaré Jean-Michel Blanquer devant la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves) le 3 juin dernier. Le nouveau décret n’a pas encore été publié, mais il permettrait de relancer les discussions sur le sujet.

Marseille ne changera pas de rythme pour l’instant

Pour les 446 écoles marseillaises, pas de changement pour la rentrée prochaine. « Cette période va nous permettre de réfléchir ensemble à un dispositif qui permettrait le retour à la semaine de 4 jours », explique Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille. La mairie estime ne pas avoir eu le temps de réfléchir au cours de cette année scolaire, faute de temps. « Nous n’avons pas le temps de procéder à toutes les consultations, nous ne pouvons pas revenir spontanément, sans précautions et sans discussion », déclare Jean-Claude Gaudin qui souhaite revenir à la semaine de 4 jours en septembre 2018.

Au programme de cette année donc, des analyses pour retourner aux 4 jours au plus vite avec :

  • un vote des 444 conseils d’écoles,
  • une modification des marchés publics conclus avec des associations pour maintenir les garderies et la restauration,
  • l’aménagement des horaires des 3 000 agents des écoles,
  • un renforcement du personnel des centres aérés et des accueils culturels et sportifs du mercredi matin.

Par la suite, le Conseil Départemental de l’Éducation Nationale devra approuver cette nouvelle organisation et le Conseil municipal devra adopter la mesure. « Nous voulons mener une véritable concertation avec la communauté éducative », soutient le sénateur-maire.

Par ailleurs, Jean-Claude Gaudin souhaite renforcer les activités le mercredi à travers les associations ou les Accueils Collectifs des Mineurs une fois revenu aux 4 jours. Il a aussi annoncé qu’il voulait mettre en place des soutiens scolaires gratuits. « On fera du soutien scolaire après les classes si les professeurs sont consentants, la ville de Marseille paiera pour ça ».

, Rythmes scolaires dans les écoles primaires de Marseille : qu’est ce qui change ?, Made in Marseille
Jean-Claude Gaudin et Danielle Casanova se donnent un an pour permettre une transition douce vers la semaine de 4 jours. © Sophie Pironnet

Un bilan marseillais pas à la hauteur des attentes, selon les syndicats scolaires

La Sgen-CFDT, Sud Éducation 13 et la SNUipp-FSU 13 font les mêmes observations que le Sénat (retrouvez le rapport du Sénat ici) dans un rapport de synthèse, celle d’une « réforme ratée d’un point de vue de la méthode ». « Les gens étaient opposés à la réforme et le ministre a voulu arranger tout le monde », déclare Natacha Bourdet-Ampe, de la Sgen-CFDT. Mais aucune étude publique n’a été faite au préalable pour étudier le terrain, d’autant plus que le mesure a mis du temps à se mettre en place à Marseille.

Aussi, cette réforme n’aurait pas bénéficié aux enfants, toujours selon les enseignants et le Sénat. Ce sont des enfants fatigués qui n’arrivent plus à être attentifs en cours. Les syndicats désapprouvent les moyens mis pour mener à bien le projet. « La mairie ne met pas des moyens suffisants pour ses écoles », dénonce Sonia de Sud Education 13. Les activités n’étaient par conséquent pas à la hauteur des espérances. « Cette réforme avait un but social au départ, celui d’accéder à des activités de qualité mais finalement on se retrouve avec une récréation géante dans la globalité », accuse Claire Billes de la SNUipp-FSU 13. Natacha Bourdet-Ampe est elle aussi déçue en tant qu’enseignante et mère de famille. « Soit disant ils s’appuient sur des programmes scolaires et culturels », explique-t-elle « Pour Halloween mon fils a fabriqué une bougie araignée en papier, j’appelle ça du foutage de gueule ! ».

Par ailleurs, la SNUipp-FSU 13 a mené une étude auprès d’enseignants volontaires. Résultat, sur 1 852 enseignants interrogés, la majorité, soit 93,1%, s’est prononcée en faveur d’un changement dès le 1er septembre 2017, ainsi que pour un retour à la semaine à 4 jours.

, Rythmes scolaires dans les écoles primaires de Marseille : qu’est ce qui change ?, Made in Marseille
Étude réalisée par SNUipp-FSU 13.

Un commentaire

  1. L’idéal serait selon moi 4 jours + la samedi matin : une coupure le mercredi et on évite ainsi deux longs jours de coupure. Petite j’adorais aller à l’école le samedi matin… Il y avait une autre ambiance. Les parents étaient disponibles pour venir nous chercher, à deux !
    Si on pense aux enfants je crois que c’est le mieux. Mais bon les parents ne voudraient pas perdre leur précieux weekend. Et il y a plein de parents divorcés. Alors ce serait compliqué. Au final tant pis pour nos têtes blondes…

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