La ville de Marseille a instauré depuis quelques années un système de contrôle de l’eau au quotidien, qui vient renforcer les contrôles imposés par l’Etat. Un dispositif plus rapide qu’ailleurs en France, qui donne des résultats en 3h seulement au lieu de 48h. 

, Marseille accélère sur le contrôle de la qualité des eaux de baignade, Made in Marseille

Chaque année, Marseille accueille de plus en plus de monde sur ses plages. Face à des problèmes de pollution divers, les élus municipaux ont décidé de se pencher sur la qualité des eaux de baignade de son littoral. La mesure est obligatoire en France, mais Marseille va plus loin avec des résultats qui tombent au bout de seulement 3h quand le délai est de 48h pour la méthode normalisée nationale.

Avec Genspot, la ville a donc accéléré ses résultats et peut mieux surveiller les conditions de baignade. « Chaque année nous réalisons plus de 1100 prélèvements : 700 par nos soins, 444 par l’ARS [Agence Régionale de Santé] et puis on peut en avoir une centaine d’autres en cas de soucis pour être plus réactifs », déclare Monique Daubet, adjointe au maire de Marseille déléguée à l’hygiène. En plus de cela, la ville a choisi d’utiliser un système de modélisation hydraulique et marin, « Hydromel », pour garantir des résultats pendant toute la journée. Le but bien sûr est de garantir aux usagers des eaux de baignade de qualité. Mais pour Monique Daubet, il s’agit aussi d’une question environnementale. « C’est important pour le réchauffement climatique, c’est le début de la tropicalisation de la Méditerranée », ajoute la conseillère municipale « On peut aussi améliorer nos connaissances sur le milieu marin ».

Et le travail mené par Marseille porte ses fruits : 18 des 21 plages sont jugées « excellentes » quand les 3 autres, à l’Huveaune, aux Catalans et à Borely, sont « bonnes ».

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Monique Daubet était venue parler de ce que la ville met en place au quotidien en faveur d’une bonne qualité des eaux de baignade. © Sophie Pironnet

Comment se passent les prélèvements ?

« Tous les matins dès 5h nous avons sur les 12 à 15 plages les plus fréquentées deux agents du service de la santé publique et des personnes handicapées », explique Monique Daubet. Dès 6h, les échantillons sont déposés au laboratoire Seramm (Service d’assainissement Marseille Métropole). À 9h, on réceptionne les analyses et on prévoit le modèle qui mènera à une prise de décision menée par Monique Daubet à 9h10 en cas de soucis. Dans tous les cas, l’information finale est diffusée dès 9h20 au public.

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Les prélèvements se font à 5m du rivage et à 30 cm de profondeur dans un pot de 500 ml © Sophie Pironnet.

Au cours des analyses, deux bactéries sont particulièrement étudiées d’après la directive européenne : les Escherichia coli (E Coli) et les entérocoques fécaux, qui interviennent toutes les deux dans la pollution de l’eau. De là, les analyses consistent à calculer le nombre de chacune dans 1ml. « Pour les Escherichia coli l’eau est bonne quand il y en a moins de 100, moyenne à moins de 1000 et mauvaise au-delà », détaille l’adjointe « Pour les entérocoques fécaux c’est différent : inférieur à 100 c’est bon, entre 100 et 370 l’eau est moyenne et si c’est plus elle est mauvaise ».

Améliorer le système d’assainissement pour réduire la pollution littorale

Mais contrôler les eaux de baignade ne suffit pas. La ville se penche aussi sur l’amélioration du système d’assainissement, qui a son rôle dans la pollution de l’eau du littoral. Pour cela, la métropole a signé un contrat d’agglomération avec l’Agence de l’Eau du Rhône, Méditerranée et Corse qui a prévu 185 millions d’euros de travaux et 25 opérations entre 2014 et 2018. Un investissement qui vient s’ajouter aux près de 200 millions déjà alloués aux stations d’épuration du territoire Marseille-Provence, qui ont notamment permis d’étendre la station biologique Géolide en dessous de l’Orange Vélodrome et de construire le bassin Ganay qui réduit de moitié les déversements d’eaux pluviales et usées dans la mer.

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La station Géolide juste à côté de l’Orange Vélodrome.

Pour consulter à tout moment les résultats des analyses, les baigneurs auront la possibilité de les consulter auprès des postes de secours ou sur des tableaux postés sur la plage. Mais pour toutes informations en temps réel, une application est disponible, développée il y a 2 ans à l’initiative de la ville de Marseille, de l’ancienne communauté urbaine Marseille Provence Métropole et du Seramm. Cette application apporte des informations complètes sur les 21 plages de Marseille à propos de :

  • L’ouverture ou la fermeture des plages,
  • la qualité de l’eau,
  • les photos des plages,
  • un commentaire descriptif de chaque plage,
  • une description des services proposés,
  • les horaires de surveillance,
  • la couleur du drapeau,
  • la température de l’eau,
  • la température de l’air,
  • l’indice UV,
  • l’ensoleillement,
  • la force et la direction du vent.

« Tout usager peut aider nos services en signalant toute nuisance ou toute pollution », ajoute Monique Daubet. La fonctionnalité, déjà disponible auparavant a été améliorée au niveau de son ergonomie.

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