La mobilité est l’un des principaux problèmes rencontrés pour les entreprises des Bouches du Rhône. Malgré quelques progrès, le plus gros reste à faire sur le territoire. De nombreux enjeux liés au transport de marchandises ou de personnes ont motivé les prises de position à la conférence Smart City Marseille Méditerranée.

Il s’agissait du thème de la 2ème rencontre du forum Smart City Marseille Méditerranée, organisée ce mercredi. Le vice-président de la métropole délégué aux transports, à la mobilité et aux déplacements, Jean-Pierre Serrus et Kevin Polizzi, pilier de la French Tech d’Aix-Marseille ont discuté des enjeux de la mobilité sur le territoire avec les acteurs présents.

La question de l’attractivité était en première ligne. « Cette porte Sud de l’Europe peut avoir une vraie ambition », pense Jean-Pierre Serrus. Il attend que ce développement aille au-delà du local. « On donnera aux entreprises les moyens pour que les marchés aillent bien au-delà de la métropole », ajoute l’élu en charge des transports métropolitains. « C’est une nécessité pour que ce territoire prenne sa place et devienne dans une dizaine d’années une métropole monde ».

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Jean-Pierre Serrus, maire de la Roque d’Anthéron et Kévin Polizzi, président de Jaguar Network sont venus parler de la mobilité dans une smart city © Sophie Pironnet

Les entreprises sont les premières visées par cette innovation car touchées par l’état des transports dans la métropole. Selon Kevin Polizzi, 23 à 25% d’actifs renonceraient à un emploi faute de mobilité, un manque à gagner pour les 450 startups et les 280 zones d’activités sur la métropole. « Il ne peut pas y avoir de rayonnement d’attractivité si on affiche dans notre stratégie environnementale le fait qu’on soit les plus embouteillés ! », s’exclame Kevin Polizzi.

Aujourd’hui, les trajets ralentissent la production, la faute à des routes engorgées. « 93% des déplacements aujourd’hui se font en voiture, avec 1,3 passagers dans chaque », chiffre Jean-Pierre Serrus qui pense aussi que les transports en commun ne sont pas assez développés « À la Roque d’Anthéron on a le choix entre aller à Aix et aller à Aix avec un car toutes les heures ». En effet, l’élu en charge des transports métropolitains connait bien le sujet, il est aussi Maire de la Roque d’Anthéron.

Accélérer la mobilité, c’est aussi accélérer la communication entre les territoires. Le chantier a déjà démarré grâce à la métropole faisant passer les autorités de 7 à 2. « La distribution se porte aussi mieux depuis la loi NOTRe [Nouvelle Organisation Territoriale de la République, promulguée le 7 août 2015 et qui a amené la réforme des 13 régions] », affirme Jean-Pierre Serrus. L’objectif est de gagner du temps. « On cherche à savoir comment ce qu’on fait en 2 ans on peut le faire en 6 mois », déclare le pilier de la French Tech d’Aix-Marseille. En accélérant les échanges, l’enjeux est de constituer un réseau entre les personnes. « Il s’agit de reconnecter les gens qui ne se parlent pas, il faut remettre de l’humain, de la vie dans cette région », Kevin Polizzi.

Dans cette dynamique, l’homme veut à terme réduire la mobilité. L’impulsion doit d’abord venir des entreprises, qui doivent s’adapter à ses salariés. « Quelqu’un qui a sa voiture à Marseille et qui travaille à Martigues va devoir prendre l’autoroute tous les matins alors que son entreprise pourrait avoir une agence plus proche ou une offre adaptée », explique le pilier de la French Tech d’Aix-Marseille. Un travail à proximité de chez soi, c’est la solution la plus efficace pour lui, à moins de concentrer le travail. « On a différents pôles spécialisés, avec cette concentration on va mécaniquement réduire le besoin de transports des gens », déclare Kevin Polizzi. Certains pôles sont d’ailleurs déjà plutôt avancés puisque Marseille agit plutôt dans le domaine de la santé, Salon-en-Provence dans l’impression tandis que Martigues et Istres font de l’aéronautique.

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Les critères auxquels doit répondre une Smart city

Quelles solutions concrètes ?

Selon le maire de la Roque d’Anthéron, aucune piste ne doit être mise de côté pour avoir une mobilité complémentaire avec tous les modes de transports. « Il faudrait des voies pour les cars sur les autoroutes de Marseille vers Aix, Aubagne ou Martigues dans un premier temps avec des passages toutes les 5 à 10min en heure de pointe », annonce-t-il « Il faudrait 12 lignes d’autocars et 3 lignes de fer en plus ». Une solution aussi proposée en faveur de la qualité de l’air puisque les véhicules fonctionneraient au gaz naturel.

Le chemin de fer est également vu comme plus écologique que les moyens routiers. « La qualité de l’air est l’un des points négatifs du territoire », tient à rappeler le vice-président de la métropole. De plus, les réseaux de trains seraient une solution face à des routes engorgées. Pour cela, Jean-Pierre Serrus ne voit qu’une seule issue face à une gare St Charles aussi saturée : le projet de gare souterraine, lié à celui de la LGV PACA.

Toutes ces lignes vont se croiser sur des pôles intermodaux, comme la station Capitaine Gèze qui ouvrira en 2018 à Marseille. « A La Ciotat on investit 10 millions d’euros pour un parking relais, une voie verte, et pour relier la ville à Marseille sans prendre sa voiture », énonce Jean-Pierre Serrus « On refait le pôle d’échange d’Aubagne, on développe un tram qui va aller alimenter toutes les populations jusqu’à la Bouilladisse ».

Des moyens technologiques permettront au voyageur de faire un choix de transport et de s’adapter, avec des applications qui rendent compte de l’état du trafic en temps réel. « On n’est pas assez outillés à ce niveau-là, on a besoin de big data comme Waze », déplore Kevin Polizzi.

Pour le réseau routier, The Camp, le premier campus Européen consacré aux technologies émergentes et aux nouveaux usages qui ouvrira cet automne à Aix-en-Provence, a trouvé une alternative à la voiture plus économique. C’est tout un système de voitures autonomes qui est en train d’être mis en place et qui suivra les pôles intermodaux.

En ville, le problème des chauffeurs-livreurs intéresse particulièrement Kévin Polizzi car il est également président de Jaguar Network. « En tant qu’entrepreneur, j’en reçois 10 par jour, je devrais en recevoir 2, un le matin et un l’après-midi ça me suffit », constate-t-il avant d’ajouter « Chaque compagnie a son propre système qui organise sa propre tournée avec son propre chauffeur, il faut mettre 2 ou 3 acteurs autour de la table pour faire un champ d’expérimentation ! ». En d’autres mots, les distributeurs devraient se concerter pour se partager les tâches et ainsi désencombrer les rues.

En matière de diminution du trafic, Kévin Polizzi souhaite favoriser les éco quartiers. « Avec l’Îlot XXL à Marseille, l’extension d’Euro méditerranée, c’est tout un écosystème où les gens travaillent dans un espace », vante-t-il. Autrement, les entreprises pourraient prendre l’initiative de créer des bureaux de travail dans des villes où résident leurs employés afin qu’ils soient à proximité. « Il reste encore du foncier disponible sur le port pour aller y déplacer des entreprises », propose le président de Jaguar Network.

Mais même si plus de 200 personnes travaillent sur la mobilité à la métropole, Kévin Polizzi indique aussi qu’au final ce sont aussi les entreprises qui sont en charge de leur fonctionnement.

Prochaine et dernière rencontre le lundi 10 juillet avant le forum le 14 et 15 septembre au Palais du Pharo.

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