Avez-vous entendu parler de la réforme des collèges ? Une mesure phare annoncée hier par la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem. Les 4000 postes annoncés dans le cadre de la loi Peillon en 2013 seront utilisés pour assurer les heures de cours supplémentaires. Mais qu’est ce que cela va changer pour nos minots ? Détails des informations dans cet article…

L’objectif annoncé par la Ministre est de casser les barrières et favoriser le débat et la pédagogie entre les différentes matières étudiées avec l’instauration des Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) dès la classe de 5e. Parmi les principales critiques des opposants : la crainte de la disparition des enseignements antiques (latin et grec), la disparition des classes européennes ou encore l’enseignement contesté de l’histoire de l’Islam dès la 5e.

Najat Vallaud-Belkacem en visite à Marseille © Julia Z.

réforme des collèges, Que va changer la réforme des collèges pour nos minots ?, Made in Marseille

Mesure 1 / 20 % du temps pour les « nouvelles modalités d’enseignement »

1/5 du temps scolaire sera laissé aux professeurs des collèges pour développer les « nouvelles modalités d’enseignement » valorisées par la réforme : les modules interdisciplinaires, le travail en petits groupes, l’accompagnement personnalisé, l’approfondissement d’une discipline ou soutien.

Mesure 2/ Une deuxième langue vivante dès la 5 et une nouvelle organisation des langues anciennes

A compter de la rentrée 2016, les élèves apprendront une langue vivante 1 dès le CP, et une LV2 dès la 5e à la place de la 4e comme aujourd’hui. Cette mesure est censée renforcée le niveau en langues étrangères plutôt faible en France. S’ils n’ont pas choisi l’anglais comme LV1, ils commenceront dès la 6e. La ministre n’a pas encore précisé le nombre d’heures alloués à l’apprentissage de la LV2.

Les classes européennes sont amenées à disparaître, comme certaines classes bilangues, jugées trop élitistes.

Les options latin et grec, accusées aussi de favoriser l’élitisme, seront toujours enseignées, mais plus qu’une heure par semaine (contre deux aujourd’hui), en plus d’un éventuel enseignement en EPI langues et cultures de l’Antiquité, qui s’orientera lui non pas sur la grammaire et la conjugaison, mais sur l’histoire et la culture de l’Antiquité. Ces cours de langues, et non les EPI, seront absents de la grille horaire et ne bénéficieront d’aucun financement spécifique du gouvernement. Ce sera donc aux établissements de choisir s’ils les conservent ou les suppriment.

Mesure 3/ Des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI)

Dès la classe de 5e, les collégiens travailleront en petits groupes sur l’une de ces huit thématiques suivantes : développement durable / sciences et société / corps, santé et sécurité / information, communication, citoyenneté / culture et création artistiques / monde économique et professionnel / langues et cultures de l’Antiquité / langues et cultures régionales et étrangères.

L’objectif ? Les inciter à prendre part à des réflexions actuelles en contextualisant les informations qu’ils reçoivent par les médias notamment, et qu’ils n’arrivent pas toujours à s’approprier ni à expliquer.

Mesure 4 / Réforme des programmes d’Histoire

En 5e, l’histoire de l’islam sera enseigné comme un module obligatoire, tout comme le christianisme et le judaïsme en 6e, alors que l’histoire de la chrétienté au Moyen Age, ou encore la période des Lumières, sont qualifiées de module facultatif.

Mesure 5 / Un accompagnement personnalisé pour tous

La réforme des collèges prévoit trois heures d’accompagnement par semaine pour les élèves de 6e pour faciliter la transition entre le primaire et le secondaire, et au moins une heure hebdomadaire de la 5e à la 3e. L’accent sera mis principalement sur les méthodes pour devenir plus autonome : accompagnement dans la prise de notes et l’apprentissage des leçons, révisions, recherche documentaire, travail sur Internet.

Mesure 6 / Introduire les médias numériques auprès des élèves et des parents

Dans chaque collège, un média sera développé : blog, journal ou radio. La réforme prévoit aussi  un livret scolaire unique numérique qui permettra aux parents de mieux s’investir dans la scolarité de leurs enfants. 

Enfin, pour améliorer la vie collégienne, les élèves auront tous une pause d’au moins 1 h 30 pour manger le midi, et des moments clés seront systématisés : remise de diplômes, spectacle de fin d’année…


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6 commentaires

  1. Votre information sur le volet enseignement des langues vivantes est très incomplet. Les classes bi-langues, celles qui permettent à l’heure actuelle une vrai mixité sociale et une vraie égalité pour réussir, seront supprimées, sauf là, en Alsace et Lorraine par exemple, où l’allemand est déjà enseigné à l’école primaire. Pour le « reste » de la France, les parents choisissent l’anglais à l’école primaire, sans surprise, et c’est tout à fait compréhensible. La France et ses entreprises ont besoin de 62% de Germanistes pourtant (source : pôle emploi 2015), contre seulement 23% d’Hispanisants.En langues, la France est déjà à la traine et un enseignement dilué et bien insuffisant de 2.5 h/sem. représentera le contraire d’un remède. Pour l’allemand, après réforme, on recule de 12 voire 16 h à 7.5 h au collège, l’allemand, remis en « concurrence » avec l’espagnol surtout, précisément en classe de 5ème, disparaîtra tout bonnement, tellement que l’espagnol est « à la mode », réputé « facile » et l’allemand réputé dur et impopulaire – sans véritable justification au niveau de l’économie et de l’emploi où l’allemand est incontestablement la langue à choisir (voir plus haut), et que l’allemand n’a pu être « sauvé » il y a 10 ans que grâce aux bi-langues. Ces bi-langues devraient être étendues justement pour faire bénéficier plus d’élèves de cette classe qui mène même les plus défavorisés à l’excellence, qui donc constitue un réel outil en faveur de l’égalité et un avantage et atout pour tous ceux qui choisissent de l’intégrer.

  2. Dans le collège de ma fille (Marseille centre ville) la classe bilangue allemand (il existe des bilangue avec d’autres langues d’aiellurs; russe, arabe…) ne favorise pas du tout la mixité sociale, c’est tout l’inverse, car comme les critères d’accès sont flous, il en résulte que la mixité sociale qui est sur le papier ne l’est plus quand on regarde la composition des classes… pire, si des élèbves motivés mais « en difficulté (PPRE) veulent aller en bilangue russe (également enseigné ds le collège) ils peuvent, idem pour des élèves ayant déjà redoublés etc, pour la classe d’allemand, non! car clairement cette classe sert à regrouper des élèves dont les familles ont peur (de quoi d’ailleurs? du mélange avec des « plus pauvres », d’enfants d’origine étrangères, et encore d’origine à combien de générations, bref…) sur le papier ça donne des choses questionnnates comme cette classe composée à 95% de Manon, Louis, Pierre, Agathe, Louise etc et les autres classes sans « options » composée à 95% de Ikram, Zahir, Ylan, Khady, Merwan, Mohamed …. je passe sur le taux de boursier qui n’est pas communiqué mais pour connaitre les élèves depuis 4 ans d’activité au CA du collège, là encore bonjour la mixité! Sans compter qu’arrivé en 3°, les 3/4 des élèves qui e 6° n’étaient pas motivés par l’allemand, ne le sont toujours pas et ne continue pas ds cette filière! (alors que le lycée de secteur offre un ABITUR). Autre problème, le fait que le groupe classe reste le même durant les 4 années de collège (même problème pour les CHAM ds le collège, pas pour les bilangues-russes qui sont mixés avec des élèves pas en bilangue) c’est que certain-es élèves sont en souffrance….d’être toujours ensemble, avec les mêmes… donc telle que c’est pratiqué ds le collège que je connais, la disparition de ces classes (et pas de l’enseignement de ces langues) est une bonne chose! A quant une véritable intégration des élèves handicapé-es car pour l’instant là aussi, c’est plus sur le papier que dans les faits…

  3. Concernant la suppression des bilangues et des européennes, elles sont effectivement accusées d’être élitistes, sauf qu’elles ont toujours été ouvertes à tout le monde, et ont permis de faire remonter la cote de certains collèges en difficulté, favorisant une mixité sociale qui avait tendance à disparaître. C’est d’ailleurs signalé dans le rapport de l’inspection générale.
    La disparition des européennes est une catastrophe, car plus aucun élève ne sera bon en langue vivante en France ! L’horaire de 3h par semaine est un minimum, le début de la LV2 en 5è à raison de 2,5 h par semaine doit bien faire sourire nos voisins européens qu’on trouve si bons en langues vivantes : eux commencent les LV avec 5 heures par semaine et ne descendent jamais en dessous de 3h. Au lycée, les élèves ont 2h, 1,5 h au LP !!!
    Bref, cette réforme va faire disparaitre les langues autres que l’anglais et l’espagnol, alors que l’allemand, l’italien, le russe, le portugais, le chinois, etc. sont des langues qui font déjà défaut sur le marché du travail !
    Si l’objectif principal du gouvernement est toujours de lutter contre le chômage, cette réforme est complètement à côté de la plaque !

  4. En supprimant les classes bi-langues, l’allemand pourrait encore être choisi en LV2… mais, on le sait, par expérience passée, si on enlève à l’allemand cette spécificité qui a permis de le relancer en 2004, conformément aux accords entre les 2 pays, beaucoup risquent de s’en détourner… et quand une classe n’est pas complète, le rectorat supprime ce choix, donc bilangue supprimée= allemand enterré ! Pourtant à l’heure actuelle, le choix bilangue-euro, ouvert à TOUS sans condition, c’est un échange scolaire (accueil et séjour chez le correspondant, donc à coût réduit!) ce qui donne un sens concret à l’apprentissage ; obtention du diplôme de la certification en 3e ou 2nde (gratuit) ; ouverture du marché du travail Outre Rhin ( pour rappel : 4 % de chômage pour la jeunesse!!) ; l’Allemagne étant le 1er partenaire économique de la France, c’est en France, la 2e langue la plus demandée sur le marché de l’emploi, après l’anglais !.

  5. Niveller l’éducation et l’enseignement par le bas c’est tout ce que promet cette loi. combien gagnez vous par mois pour créer de pareilles inepties ? on préfère orienter l’éducation vers des populations « défavorisées » qui de toute façon ne poursuivront pas d’études et dealeront dans les cités. les élèves d’un niveau « normal » devront se mettre au niveau des « moins bons ». Mais pensez-vous que cela va permettre à la France de se relever et d’avoir des cerveaux ? Merci de votre réponse

  6. Cette réforme n’obéit malheureusement qu’à une logique de restriction budgétaire, sans tenir compte des principaux intéressés, à savoir les élèves et les enseignants, qui n’ont pas eu leur mot à dire (si ce n’est la pseudo consultation en cours, mais dont on sait très bien que personne ne tiendra compte!!). Une catastrophe pour ce qui est des langues vivantes, alors que la ministre affirme vouloir renforcer les langues vivantes, elle est en train d’en tuer certaines, notamment l’allemand, bien que l’Allemagne soit le 1er partenaire économique de la France : quelle aberration !!!!!!!! Plutôt que de supprimer les classes bi-langues et les sections européennes, sous un pseudo prétexte d’égalitarisme, il faudrait GÉNÉRALISER ces dispositifs qui fonctionnent très bien et qui seuls permettent aux élèves d’acquérir en fin de scolarité un bon niveau de langue !! Cette réforme imposée (!!) va niveler vers le bas, creuser les inégalités …et créer encore plus de chômeurs, bravo Madame la Ministre !!

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