Fin juin, le Collectif des réseaux féminins dans la région Provence Alpes Côte d’Azur, composé d’Altafemina, Femmes Cheffes d’Entreprises, Femmes 3000, Provence Pionnières et PWN, a lancé le Carrefour des Mandats PACA. Avec un seul objectif : apporter des réponses à un univers de l’entreprise encore façonné et dominé par un modèle masculin.

C’est dans l’immense hall de la banque la Société Marseillaise de Crédit de la rue Paradis, en présence de centaines d’hommes et de femmes curieux ou engagés que le Collectif des réseaux féminins en PACA a lancé le Carrefour des Mandats PACA. Un mouvement initié par Viviane de Beaufort, professeure chercheure à L’ESSEC, fondatrice des Women Essec programmes.

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Qu’est-ce que le Carrefour des Mandats PACA ?

Porté par le Collectif des réseaux féminins en PACA, le Carrefour des Mandats PACA, 1er Carrefour des Mandats en Région, a pour objectif de soutenir la représentativité des femmes dans les organes de gouvernance. Ce mouvement y répond en œuvrant pour l’émergence d’un vivier de femmes de talents dans tous les secteurs, afin qu’aucune entreprise ou association ne puisse soutenir l’absence de compétences féminines dans son secteur.

C’est dans ce sens aussi que les syndicats professionnels référents des entreprises de la région (MEDEF et CGPME EN PACA) participent à ce mouvement. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la Loi Zimmermann, relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des Conseils d’administration et de Surveillance des établissements des secteurs privés. Entre autres contraintes légales, cette loi prévoit que le conseil d’administration des entreprises moyennes ou grandes soit composé « en recherchant une représentation équilibrée des femmes et des hommes », et que la proportion des administrateurs de chaque sexe ne peut être inférieure à 40 % dans ces sociétés (quota à respecter à partir du 1er janvier 2017 pour les entreprises privées).

Le Carrefour des Mandats permettra aux acteurs sujets à cette loi, de se projeter et d’anticiper 2017, date à laquelle la Loi Zimmermann aura son plein effet.

«  Il faut acquérir des réflexes visant à la bonne mixité », explique Danièle Prieur, présidente d’Altafemina.

C’est avec cette phrase que Danièle Prieur, présidente d’Altafemina, a introduit une table ronde de deux heures sur l’engagement et la mixité avec des invités investis personnellement et professionnellement pour que les femmes accèdent plus facilement au somment des hiérarchies : Viviane de Beaufort (citée précédemment), Sophie Betemps, Déléguée Court Terme Bpi-France, Jean-Jacques Cambounet, Directeur régional Banque de France, Dominique Druon, Présidente Fondatrice d’Aliath, Thibault Lanxade, Vice-Président du Medef, Jean-Luc Monteil, Président du Medef PACA et Violaine Richard, Directrice Générale Adjointe d’Euroméditerranée.

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Tous les invités sont d’accord pour dire qu’aujourd’hui encore, une bonne mixité n’existe pas, ou est encore trop imparfaite, dans les organes de décision des entreprises. Les trois hommes intervenants se sont chargés de soulever les paradoxes essentiels du sens commun. Pour Jean-Luc Monteil, Président du Medef PACA, les femmes n’ont pas la place qu’elles méritent : « c’est en rencontrant des femmes formidables que j’ai eu la révélation que les femmes n’avaient pas toujours la place qu’elles méritaient ». Thibault Lanxade, Vice-Président du Medef  précise en disant « je pensais que l’égalité et la parité étaient des sujets dépassés, mais en réalité on se rend compte qu’il y a encore un fort travail à faire ». Et enfin, Jean-Jacques Camounet, directeur régional Banque de France a ouvert le sujet en rappelant à quel point la place de la femme est importante pour « faire évoluer la société ».

Les quatre femmes intervenantes ont amené des solutions, de l’analyse et du concret pour que soient entendues leurs expériences et leurs témoignages qui inspireront d’autres femmes et hommes. Sophie Betemps croit « en la force du témoignage et en la valeur de l’exemple », Dominique Druon a donné cinq conseils éclairants pour les femmes qui souhaitent prendre un mandat, Violaine Richard pense que l’important est de « donner du sens et de la diversité », tandis que Viviane de Beaufort démontre, en s’appuyant sur ses travaux de recherche, qu’il faut oser se montrer, dire, s’exprimer, et s’inspirer de la jeunesse.

Comment faire évoluer les mentalités pour plus de parité ?

Tout d’abord, il faut voir l’évolution des mentalités comme un nécessaire mouvement. Pour Jean-Jacques Cambousset « La Loi Zimmermann, par l’imposition des quotas, va amener un changement. Ce changement, en amenant de la nouveauté, va créer un mouvement. Et ce mouvement va à l’encontre de l’immobilisme actuel. Il faut saisir cette impulsion qu’impose la loi et surtout : aller plus loin ».

Ce mouvement est une évolution car il va à l’encontre du conformisme dominant dans le monde de l’entreprise moderne, il est une « rébellion constructive », comme dirait Violaine de Beaufort, qui s’engage pour que les femmes aient du courage et « assument le fait d’être pionnière et facteur de changement ».

Enfin, il est une évolution positive et créative car il amène un supplément de différence.

Les solutions pour que les femmes reprennent « une place méritée »

Le collectif des réseaux féminins en PACA s’engage à faciliter une mise en relation entre entreprises et candidates aux mandats de tout ordre, fondée sur des critères professionnels de diplôme et d’expérience. Le collectif a édité un annuaire présentant de nombreuses candidates, remis aux entreprises et aux institutions qui souhaitent améliorer leur gouvernance par une mixité plus égale.

Les syndicats professionnels s’engagent à faciliter les liens, à communiquer auprès de leurs entreprises adhérentes, et à tenter de toujours mieux penser ce sujet complexe.

De nombreuses voix se sont aussi élevées dans le public, pour préciser que les femmes prendront un jour «  une place méritée » tant dans l’entreprise que dans la société en général, le jour où cette même société ne verra plus comme ordinaire ce qui ne doit pas l’être : ce qui nous conditionne dans l’éducation et à l’école, ce qui empêche les choses d’avancer en politique, ce qui est transgressé et qui est pourtant vu comme normal, ce que les livres d’histoire disent sur les hommes et oublient sur les femmes, etc.


Qu’est-ce que la Loi Zimmermann ?

La loi n° 2011-103 du 27 janvier 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle, pose une obligation de respecter un quota minimum de membres de chaque sexe (40% à partir du 1erjanvier 2017 pour les entreprises privées) afin d’assurer une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et des conseils de surveillance des entreprises.

Cette obligation s’applique aux sociétés cotées (SA ou SCA) et aux sociétés qui depuis trois ans, emploient un nombre moyen d’au moins 500 salariés permanents et présentent un montant net de CA ou un total de bilan d’au moins 50 millions d’euros.

Ce principe a été étendu en 2012 aux entreprises publiques nationales, aux établissements publics industriels et commerciaux et aux établissements publics mixtes de l’Etat dont le personnel est soumis à des règles de droit privé. Les règles s’appliquent aux membres nommés par décret.

Source

http://administratrices.femmes.gouv.fr/vous-etes-une-entreprise/votre-entreprise-est-elle-concernee-par-la-loi-cope-zimmermann%E2%80%AF/

 

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