Et si la solidarité était simple comme un café ? L’association marseillaise « Café suspendu » propose depuis plusieurs années aux plus démunis de se faire offrir un café par un inconnu. Et en ces temps de grand froid, c’est un concept qui devrait s’exporter dans tous les bars et restos du pays ! 

Made in Marseille a demandé à la Marseillaise Eloïse Massardi, de nous en dire un peu plus sur ce fameux café. Eloïse est l’une des instigatrices de cet engouement marseillais, elle travaille bénévolement sur ce projet depuis plusieurs années et réalise notamment des affiches pour annoncer la participation dans les cafés partenaires. Mais, elle n’est pas la seule à défendre cette super idée. En effet, Fanny et Joël ont lancé leur association en parallèle courant 2014, sans connaitre le projet d’Éloïse. Comme quoi, les grands esprits se rencontrent toujours !

L’écomotive est un café suspendu !

solidarité, Et si la solidarité était simple comme un café ?, Made in Marseille

Un concept à étendre dans la France entière ?

Récemment contacté, Fanny et Joël, nous ont expliqué leur participation à un concours national pour développer cette idée partout.

« Nous pouvons jouer dans la cours des grands et implanter cette idée de partage à l’échelle nationale si nous remportons le concours la Fabrique Aviva ! Pour cela nous avons juste besoin de votes à ce lien : bit.ly/cafesuspendu et que ce message soit diffusé au plus grand nombre ! »

Les deux entrepreneurs marseillais, ont décidé de réunir leurs forces, compétences et réseaux pour apporter un second souffle au café suspendu et le diffuser à travers le Label Café suspendu. Ce label officiel redonne une visibilité, une cohérence au concept et l’inscrit dans la durabilité. Retrouvez leur interview en fin d’article.


Interview d’Eloïse Massardi

D’où vient cette idée de Café suspendu ? Le caffè sospeso, en français « café suspendu » est une tradition de solidarité envers les plus pauvres, pratiquée dans les bars napolitains depuis plus de 100 ans. J’ai entendu parler du concept il y a trois ou quatre ans, ça doit faire une dizaine d’années qu’il est arrivé en France.

En quoi ça consiste ? L’idée est simple. Vous êtes dans un commerce (bar, restaurant..) qui adhère au concept. Vous avez la possibilité de payer un café suspendu. Il est encaissé mais au lieu de vous être servi, il est notifié sur une ardoise. Ce café sera mis en attente par le personnel jusqu’à ce que quelqu’un en galère de monnaie ou démuni, entre dans l’établissement et le commande. Il est ainsi offert de façon anonyme.

solidarité, Et si la solidarité était simple comme un café ?, Made in Marseille

A donc, ça marche même si l’on n’est pas parmi les plus « démunis » ? Le café n’étant pas un besoin fondamental, cette démarche n’a pas vocation à éradiquer la pauvreté. Surtout qu’un café suspendu est donné à toute personne qui le demande. L’étudiant fauché qui prend d’habitude un verre d’eau, une personne qui n’a pas de monnaie mais qui aimerait patienter au chaud, quelqu’un qui manque de lien social, une richissime femme d’affaire, vous, moi… peu importe. Ça peut être pris comme un simple droit à tous de participer à la vie sociale. Certains établissements suspendent même des repas, ou tout autre de type de boissons (généralement non alcoolisées). Quelques commerçants offraient déjà des consommations ou repas lorsqu’ils voyaient que des personnes étaient dans le besoin. L’initiative leur permet de ne pas offrir sur leur propre salaire.

Depuis quand vous êtes vous lancé dans cette aventure humaine ? J’ai conçu mes premières affiches il y a deux ans je crois. Et à ma grande surprise, les commerçants me rapportent qu’ils ont beaucoup de cafés en attente, mais que justement ces cafés attendent toujours ! Dans mes hypothèses, il y a la gène de commander quelque chose payé par un inconnu, mais je pense surtout une méconnaissance du concept de la part des consommateurs.

solidarité, Et si la solidarité était simple comme un café ?, Made in Marseille


En parallèle, l’association « Café suspendu » montée courant 2014 mène le même chemin qu’Éloïse. Sauf que leur marche de manœuvre est bien plus grande. Avec 117 bénévoles, l’association a attiré 12 bars et restaurants dans son ambition de rendre Marseille plus solidaire et conviviale.

Nous avons demandé à Fanny Havas, cofondatrice de l’asso, de nous en dire un peu plus… Et on découvre que les missions menées sont vraiment variées. Focus.

« Notre première mission est de déployer le réseau de lieux partenaires qui proposent le café ou la baguette suspendus. Nous sensibilisons les lieux grâce à notre expérience sur le fonctionnement du concept. D’une part, nous les rassurons sur le public qui va profiter des dons, sur le fait qu’il ne va pas déranger ou nuire à l’établissement. D’autre part, nous installons chez les cafés partenaires un kit clé en main d’échange du café.
La seconde, informer, sensibiliser le public pour participer à l’action. D’une part, nous invitons tout le monde à venir prendre ou offrir un petit café dans les lieux partenaires. D’autre part, nous permettons à toute personne qui souhaite se sentir utile, de venir participer à l’action :  sensibiliser des lieux, informer le public, à son niveau et en pleine autonomie. Ils deviennent des Parrains du café suspendu, comme Éloïse, et participent au déploiement du réseau à Marseille, mais aussi partout en Bouche du Rhône ».

En quoi consiste les tournées que vous organisez en février ? 

« Les tournées de février consistent à réunir un groupe de parrains de l’action qui va quartier par quartier retourner dans les cafés partenaires et recueillir des retours de cette action. En deux semaines en janvier ce sont, 8 nouvelles personnes que nous avons rencontré et qui ont participé à l’ouverture de deux nouveaux lieux : Petit Flore et Brasserie le Marseillais pour le café suspendu ».

Alors n’hésitez pas à pousser la porte d’un de ces cafés et à offrir un café à votre prochain. Qu’on se le dise, en ces temps de crise et de repli sur soi, la solidarité est la meilleure des religions.

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