Depuis quatre ans, un certain Jean-Moundir balance chaque jour, hors soir et week-end, vannes et autres blagues sur Twitter. Tant et si bien qu’il vient de sortir « Le livre le plus drôle du monde » recensant ses plus belles pépites. Rencontre avec cet humoriste 2.0, qui plus est Marseillais !

Avec plus de 43 000 tweets à son actif, on pourrait croire que Jean-Moundir passe sa vie sur le réseau social au petit oiseau. Erreur. Derrière ce pseudonyme se cache un certain Romain Faure-Geors, 36 ans dont « 36 ans de vécu à Marseille ». Bien qu’il ait toujours un œil sur l’actualité, le Marseillais n’en a pas moins une vie personnelle comblée et même une vie professionnelle bien remplie, même s’il ne révèle rien à ce sujet.

Grâce à ses vannes et à ses blagues, Jean-Moundir s’est aujourd’hui fait un nom au sein de la Twittosphère. Plus de 100 000 abonnés suivent quotidiennement ses phrases parfois assassines, dotées de sous-entendus et particulièrement drôles. À tel point qu’il vient de sortir un ouvrage compilant ses meilleures répliques baptisé « Le livre le plus drôle du monde (après celui de Valérie Trierweiler) » et qu’il participe également à l’écriture de blagues pour une chronique à la radio. Le début d’une reconversion ?


Jean-Moundir, Rencontre avec le Marseillais le plus drôle du monde sur Twitter : « Jean-Moundir », Made in Marseille Made in Marseille – Bonjour Jean-Moundir/Romain. Vous vivez depuis toujours à Marseille, mais dans quel coin de la ville avez-vous grandi ?

Jean-Moundir – J’ai grandi à Saint-Barnabé, un quartier que j’adore et où ma famille habite toujours. Quand j’avais 14-15 ans je suis venu aux Cinq-Avenues et je n’ai jamais trop bougé d’ici, je suis très sédentaire. Je suis plutôt centre-ville même si avec le temps je le suis de moins en moins et je préférerais m’excentrer.

MIM – Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ?

JM – S’il fallait donner des adjectifs, je dirais « festifs » et « chaleureux » car c’est ce que la ville m’a toujours inspiré et m’inspire encore aujourd’hui. J’aime le côté vivant de Marseille mais c’est aussi à double tranchant parce que c’est ce qui me pèse aujourd’hui : c’est un peu trop vivant pour moi et il y a un peu trop d’animations dans tous les sens du terme. J’ai toujours aimé être dans cette ville avec ses tumultes et ses mouvements mais avec le temps j’aspire à plus de calme. Le centre-ville c’est bien mais des fois il faut en sortir un peu.

MIM – Après toute votre enfance et votre adolescence à Marseille, n’avez-vous pas eu envie un jour de partir voir ce qu’il se passait ailleurs ?

JM – Non, car j’ai un tempérament assez sédentaire. Je n’ai pas trop le goût du risque et j’ai en plus beaucoup d’attaches à Marseille entre ma famille et mes amis. Il y a six ans, je suis tout de même parti pendant six mois à Paris pour faire de la musique puis je suis rentré car ça n’a pas marché. Mais je me suis rendu compte pendant ce temps que Marseille me manquait et j’étais très heureux de revenir car je suis beaucoup attaché à cette ville.

Jean-Moundir, Rencontre avec le Marseillais le plus drôle du monde sur Twitter : « Jean-Moundir », Made in Marseille

MIM – Avez-vous depuis petit ce sens aigu de la vanne ou s’est-il développé au fil des années ou récemment grâce à Twitter ?

JM – C’est difficile d’être objectif sur cette réponse. Je vais dire que je l’ai depuis toujours mais est-ce que les gens me trouvaient drôle avant, je ne sais pas ! J’ai toujours aimé faire rire les autres, mes amis et ma famille, et tout cela ne date pas de mon inscription sur Twitter. Quand j’étais petit il paraît que je faisais des imitations. Personnellement, j’en ai peu de souvenirs mais c’est ce qu’on m’a dit.

MIM – Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous inscrire sur Twitter justement et d’écrire des jeux de mots et des vannes sur ce réseau social ?

JM – Au début je n’ai pas accroché avec Twitter car comme la plupart des gens, je n’avais pas très bien compris ce réseau social. Puis, j’ai eu l’impression que Twitter prenait de plus en plus de place dans la société alors je m’y suis un peu plus penché et j’ai commencé à écrire quelques vannes comme ça. Aujourd’hui ,ça fait presque 4 ans que j’écris des blagues au quotidien mais ce n’est pas du jour au lendemain que je me suis retrouvé avec 100 000 followers, ça s’est fait progressivement.

MIM – Pourquoi avoir choisi le pseudonyme de Jean-Moundir ?

JM – C’est une bonne question et à vrai dire il n’y a pas vraiment de raisons. C’est un peu en références à Moundir de Koh Lanta car c’est un personnage qui a un sens de la formule et qui sort beaucoup de phrases plus ou moins drôles avec un vocabulaire étrange. Mais c’est aussi parce que c’est un nom qui sonne un peu ridicule. Et puisque mon but est de faire rire les gens, si déjà j’arrive à le faire avec mon pseudonyme c’est une bonne chose.

MIM – Vous tweetez sur toute sorte de sujets d’actualité ou même de la vie quotidienne. Parmi tous ces thèmes, y en a-t-il dont vous préférez parler ?

JM – J’aime parler d’un peu de tout même si les choses qui me passionnent sont plus artistiques et pop culture comme la musique, le cinéma ou la télévision. Il y a ensuite toute la partie politique. Même si je ne suis pas passionné par ce domaine, j’estime que j’ai une tribune aujourd’hui sur Twitter et que je peux y faire passer des messages. J’ai mon mot à dire comme tout citoyen et j’essaye de faire en sorte que ce mot politique soit drôle et qu’il ait un petit message sous-jacent. Ce n’est pas une passion mais ça me tient à cœur même si je ne cherche pas à entrer dans des débats car je n’ai pas les outils intellectuels pour.

MIM – On peut aussi remarquer que vous tweetez assez rarement sur Marseille…

JM – Ça m’arrive mais cela dépend du contexte. S’il se passe quelque chose, je donne mon avis car je suis un témoin direct de ce qu’il se passe puisque j’habite ici. Je ne cache pas que j’habite à Marseille mais je n’ai pas envie de jouer de ça pour mon humour et d’être dans la veine de Titoff et de Patrick Bosso qui jouent beaucoup cette carte du Marseillais un petit peu bête. J’ai envie de montrer qu’on peut être Marseillais et un petit peu débile aussi mais pas parce qu’on est Marseillais ! C’est pour ça que je n’en fais pas des tonnes avec Marseille.

MIM – Aujourd’hui, vous comptabilisez plus de 100 000 abonnés et 43 000 tweets en seulement 5 ans. Soit plus de 20 tweets par jour en moyenne. Comment faites-vous pour allier vos vies professionnelle et personnelle avec ce « passe-temps » ?

JM – Dans les 40 000 tweets, il faut savoir que ce ne sont pas que des blagues. Il y aussi beaucoup de réponses aux autres internautes donc ça grimpe plus vite. Sinon, j’ai toujours une fenêtre ouverte sur l’actualité avec une partie de mon cerveau qui cogite là-dessus mais ça laisse un autre gros morceau de mon cerveau disponible pour faire autre chose. Et c’est ce que je fais. Mais je me coupe complètement de Twitter le soir et les week-ends pour me consacrer à ma fille car ça aussi ça prend du temps !

Jean-Moundir, Rencontre avec le Marseillais le plus drôle du monde sur Twitter : « Jean-Moundir », Made in Marseille

MIM – En plus de tout cela, vous avez récemment sorti un ouvrage « Le livre le plus drôle du monde (après celui de Valérie Trierweiler) » recensant certains de vos tweets. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans ce projet ?

JM – Je comprends que ce soit particulier car tous ces tweets sont trouvables gratuitement sur internet, bien qu’il faille avoir du temps pour les chercher ! Mais il existe encore des gens aujourd’hui en 2016 qui aiment bien lire des blagues sur un livre et qui ne sont pas branchés avec la culture d’internet, donc ça s’adresse principalement à eux. Il faut aussi savoir que sur Twitter on est régulièrement pillé par des sites qui reprennent nos formules sans mentionner notre nom. Ça reste un peu en travers de la gorge parfois et là c’est un bon moyen de récupérer ce qui est à moi puisque ces tweets sont soumis au droit d’auteur.

MIM – Sur quels critères avez-vous choisi les tweets qui figurent dans l’ouvrage ?

JM – J’ai fait un travail en amont comme un book pour les mannequins sauf que moi c’était un book de blagues. Je me rappelais quels tweets avaient marché et j’ai fait une sélection que j’ai envoyée à mon éditeur qui en a refait une puis moi une autre encore derrière. Sur 1 500 tweets lors du premier jet, on en a gardé environ 500 qui sont dans le livre. On a aussi pris le parti de prendre les tweets qui parlent au plus grand nombre. Certaines sections vont plus plaire à certains qu’à d’autres mais ils sont tous accessibles. Je suis assez fier des tweets qu’il y a dedans.

MIM – Depuis novembre 2015 et les attentats de Paris, vous collaborez aussi avec une chroniqueuse de France Inter…

JM – C’est quelque chose d’anecdotique qui n’est pas du tout fixe. De temps en temps, si les chroniqueurs manquent d’inspiration, ils me demandent quelques blagues en lien avec leur sujet. Tout est déjà construit et je leur donne seulement un peu de matière. Parfois ils ne gardent aucune de mes vannes, parfois ils les gardent toutes. C’est une tribune supplémentaire pour moi et c’est génial d’entendre ses blagues à la radio d’autant plus que je ne pensais pas du tout faire ça un jour !

Jean-Moundir, Rencontre avec le Marseillais le plus drôle du monde sur Twitter : « Jean-Moundir », Made in Marseille

MIM – Avec ces deux nouvelles activités, peut-on voir le début d’une reconversion professionnelle ?

JM – Je souhaiterais oui, je ne vais pas le cacher ! Je ne me plains pas de mon travail actuel mais si je pouvais consacrer les huit heures de boulot que je passe par jour à l’écriture, je ne dirais pas non. Mais je n’en suis pas du tout là et je laisse les choses se faire progressivement. J’ai conscience que ce qu’il se passe par rapport au livre est peut-être éphémère. Si je retrouve ma vie d’avant je ne serais pas malheureux car j’étais déjà heureux, mais si j’ai d’autres opportunités grâce au livre je les prendrai. Le plus compliqué est de faire un tri par rapport à toutes les propositions que j’ai car l’important pour moi est d’avoir une situation stable.

MIM – Quels types de propositions seriez-vous à même d’accepter ?

JM – Quelque chose dans l’écriture. J’ai fait des passages télé récemment et mon entourage pense maintenant que je veux faire animateur ou chroniqueur ! Mais je ne suis pas très à l’aise à montrer ma tête partout. Ce n’est pas par peur puisque je suis allé à la télé pour assumer un peu ce que j’écris toute l’année, mais ce n’est pas dans mes projets de devenir une célébrité ou de bosser à la télé. J’aime bien travailler dans l’ombre et si je peux faire une reconversion là-dedans, je le ferai.

Par Agathe Perrier

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