Connu principalement grâce à sa carrière de rappeur, le parcours de Faf Larage ne se cantonne pour autant pas simplement à cela. Après de multiples collaborations, il se lance aujourd’hui dans une aventure en duo et laisse ainsi sa carrière solo entre parenthèses. 

À la fois rappeur, auteur, compositeur et interprète, Faf Larage est un artiste aux multiples casquettes. Après des débuts en groupe à la fin des années 1980 alors qu’il n’était encore qu’un adolescent, le Marseillais a rapidement mené de front une carrière en solo et de multiples collaborations, d’un côté avec le groupe marseillais IAM et d’un autre en signant les bandes originales de nombreux films.

Animé depuis toujours par une envie de réussir et montrer ce qu’il vaut, c’est de cette hargne que lui est venu son surnom. « Larage », que l’on retrouve aujourd’hui dans une nouvelle aventure étonnante aux côtés de Sébastien Damiani pour un duo hip-hop symphonique qui révèle une nouvelle facette de l’artiste marseillais.


Faf Larage, Rencontre avec Faf Larage, rappeur et compositeur de la scène marseillaise, Made in Marseille Made in Marseille – Bonjour Faf. Vous êtes né à Marseille et avez passé votre enfance à Air Bel puis à la Blancarde. Quels souvenirs en avez-vous gardé ?

Faf Larage – De bons souvenirs. J’ai eu une enfance tranquille même à Air Bel. On jouait au foot dans la cour et on faisait des conneries dans les garages. Ce n’était pas toujours rose, on entendant des fois des histoires complètement dingues mais nos parents essayaient de nous préserver au maximum de ces soucis. J’en garde vraiment aujourd’hui que le bon côté.

MIM – Trouvez-vous que la vie marseillaise a évolué depuis cette période ?

FL – Oui, mais l’évolution a été assez lente et marquée surtout ces dix dernières années. Au niveau des loisirs par exemple : à mon époque c’est nous qui nous les faisions, à traîner dans la rue et faire du rap, car il n’y avait rien ! Aujourd’hui je pense qu’il y a plus de choses pour les jeunes, mais il y a encore beaucoup à faire quand même.

MIM – À quel âge avez-vous commencé à faire du rap justement ?

FL – J’ai découvert le rap vers les années 1979/1980 et très vite j’ai essayé d’écrire mais ce n’était pas terrible. J’ai vraiment commencé à faire de la musique comme un hobby sérieux à partir de mes 16 ans avec le groupe Soul Swing avec lequel on vivait le rap et où on s’éclatait.

MIM – Avec ce groupe vous sortez un premier et seul EP en 1996 puisque vous vous séparez un an plus tard après 10 ans d’existence. À ce moment-là vous n’avez pas eu envie de reformer un groupe ?

FL – Non, parce que j’ai rapidement vu qu’un groupe pouvait être compliqué. Le groupe quand on est amateur et qu’il n’y a pas vraiment d’objectifs ni de contraintes, et le groupe quand tu veux passer à un stade plus professionnel où il faut gérer les egos, les caractères, etc sont vraiment deux choses différentes. Même si j’ai quitté le groupe en bons termes, j’ai préféré me lancer en solo et prendre les décisions artistiques et business seul.

Faf Larage, Rencontre avec Faf Larage, rappeur et compositeur de la scène marseillaise, Made in Marseille
Faf Larage a collaboré sur presque tous les albums du groupe marseillais IAM.

MIM – Pour autant, vous avez continué à collaborer sur beaucoup de projets en groupe…

FL – C’est vrai que ma carrière est assez atypique sur ce point-là car j’étais en solo et je faisais beaucoup de projets en groupe à côté. J’ai travaillé avec IAM, j’ai fait un album avec mon frangin Shurik’n, la BO du film « Taxi 2 » avec le groupe One Shot… Bosser en groupe me plaît car j’ai toujours aimé le travail en commun et l’avantage avec ces projets est que chacun reprenait sa vie ensuite.

MIM – Outre celle de « Taxi 2 », vous avez signé les bandes originales de nombreux autres films comme « L’Américain » avec Akhenaton et Tefa, « Gomez et Tavarès » sous le pseudonyme de Gomez et Dubois et même le générique français de la série Prison Break. Comment cela s’est-il fait ?

FL – Ce sont des propositions qui sont venues à moi et d’une, cela a entraîné les autres. J’aime bien cet exercice car généralement la demande porte sur un titre donc c’est plutôt simple et rapide et c’est un peu différent que de travailler sur son propre album par exemple.

MIM – Justement, en quoi est-ce différent ?

FL – Pour une BO, il y a une sorte de cahier des charges imposé pour la musique alors que lorsque j’écris pour moi, c’est moi qui impose le concept dans lequel je vais travailler. C’est pour ça que j’aime bien travailler sur une BO car parfois, j’ai tellement d’idée et de directions pour mes albums que je me perds. Là au moins j’ai un cadre.

Faf Larage, Rencontre avec Faf Larage, rappeur et compositeur de la scène marseillaise, Made in Marseille
© Samuel Bastien

MIM – Est-ce plus simple d’écrire une BO pour des films qui touchent certains sujets ou thèmes que vous connaissez bien comme Marseille par exemple ?

FL – Là où c’est plus simple c’est lorsqu’il y a un thème fort qui ressort du film comme un personnage ou un décor par exemple. Pour la BO de « L’Américain », Patrick Timsit (le réalisateur ndlr) m’avait tellement parlé du personnage que j’avais plein d’idées en tête et j’ai écrit les paroles en peut-être 20 minutes ! Mais sinon il n’y a pas de règles.

MIM – Aujourd’hui vous travaillez avec Sébastien Damiani qui partage votre passion pour les musiques de films. Sauf que lui vient de l’univers classique. D’où est venue l’idée d’un tel duo ?

FL – D’une rencontre humaine. On a discuté, échangé et très vite on a décidé d’essayer quelque chose ensemble. Alors on s’est retrouvé en studio et c’est devenu permanent car on s’éclatait vraiment. Puis IAM préparait leur nouvel album « Arts martiens » et avait des désirs de musiques et nous l’envie de prouver ce que l’on était capable de faire tous les deux.

Faf Larage, Rencontre avec Faf Larage, rappeur et compositeur de la scène marseillaise, Made in Marseille
Le duo Larage & Damiani © La Konfiserie

MIM – Quels sont vos projets pour la suite avec ce duo ?

FL – On n’a pas encore épuisé ce que l’on voulait faire ensemble ! On a sorti notre EP « Larage & Damiani » en juin 2015 et on continue à travailler dessus pour sortir l’album, mais on prend notre temps. Notre but pour l’avenir est ensuite de toujours faire de la musique.

MIM – Et vos projets à vous ?

FL – Ils sont beaucoup liés à « Larage & Damiani ». De plus en plus le rappeur laisse la place au compositeur car j’arrive à un stade où j’ai l’impression d’avoir tout dit et fais le tour de la question au niveau du rap. Surtout qu’au niveau du texte et du flow, je trouve que le rap prend une nouvelle tournure car la nouvelle génération a une autre manière de voir les choses.

MIM – Est-ce la fin de la carrière solo de Faf Larage ?

FL – Même si je ne suis pas dans l’optique de sortir un nouvel album, je ne dis pas que c’est fini et que je ne rappe plus ! Je fais encore des concerts par-ci par-là ou des showcases mais je le fait pour m’éclater. J’ai d’autres projets mais pour l’instant je ne peux pas encore en parler.

Par Agathe Perrier

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